Quand on ne connaît pas l’histoire et l’anthropologie structurale des peuples , on est facilement tenté de céder à la facilité consistant à juger les pays et leurs peuples , sous le prisme des aléas des conjonctures politiques récentes .
Si Emmanuel Macron , qui se passionne pourtant d’histoire , avait quelque peu consulté ses pairs frança-africains , comme Macky Sall et Alpha Condé, qui aime se faire appeler ” Professeur” malgré l’absence de la moindre publication académique ou scientifique à son crédit , il se serait aperçu tout seul comme un grand qu’il aspire à rester dans l’histoire , que les maliens sont un très grand peuple qui ne cède jamais au chantage , et préfère plutôt la mort au déshonneur .
Car , ils n’ont toujours pas occupé cette seule partie du sahel , puisqu’ils sont avant ce qu’on appelait autrefois le Soudan français entre 1939 et 1945, les descendants de l’empire du Mali encore appelé Empire mandingue ( XIIIe- XIVe siècle ) , lui-même né sur les cendres d’un autre empire plus grand , l’empire du Ghana ayant existé entre le IIIe siècle et le XIIiè.
Or , pour que la France acquiert son nom , son unité homogénéité géographique , tout comme du reste le sentiment d’appartenance commune à un destin national , il s’écoulera un peu plus de 1000 ans , entre le Ve et le XVe siècle.
Lorsque Clovis 1er , un paien descendant de barabares , roi des francs et tout premier roi du royaume Franc , futur royaume de France , unificateur de toute la Gaule , se baptise en 496 après sa conversion au christianisme , il ya exactement 196 ans déja que l’empire du Ghana , dirigé par un Tounka , c’est-à-dire roi en langue Sarakolé , ou encore Kaya -Maghan , qui signifie le maitre de l’or , est administrativement scindé en provinces , à la tête desquelles trônent des gouverneurs chargés de prélever des impôts , et de rendre justice au nom du Tounka . D’ailleurs la monarchie française , s’en inspirera plus tard pour nommer les intendants du roi qui auront exctement les mêmes attributions et prérgatives que les gouverneurs du Kaya-Maghan.
En 2009, l’UNESCO a officiellement reconnu la Charte du Mande , qui date de 1200. Cette charte , bien que recueillie de façon orale , est la toute première constitution d’une organisation humaine , régissant les rapports entre les gouvernants et le gouvernes, mais aussi entre gouvernes eux-mêmes . Jusque-la , on accordait cette antériorité au parlement britannique , appelé la mère de tous les parlements en raison Magna Carta ( 1215-1297) dont émane le fameux ” The English Bill of Rights ) dont l’initiateur n’est autre qu’un comte français du nom Simon de Montfort , Duc de Montfort L’amaury , à la ville époux en secondes noces de la princesse Eleonor , soeur du roi John .
Lorsque la France adopte sa déclaration des droits de l’homme en 1789, il y a 549 ans que les maliens vivent déjà en conformité avec les prescriptions contenues dans la charte du mandé que leur a légué Soundiata Keita , homme le plus riche de tous les temps , disposant de l’équivalent de 300 milliards de dollars en or .
Si Emmanuel Macron savait qu’en Afrique une maxime dit : ” Quand quelqu’un laisse , quelqu’un d’autre prend ” , se serait-il amusé même pour rire , à menacer les descendants de Soundiata Keita ? Les maliens qui sont polygames et endogames , n’ont pas tardé à remplacer les français , et maintenant qu’ils sont revenus d’eux-mêmes , ils devoir s’habituer à la concurrence à l’instar des femmes qui ont épousé un seul homme . C’est ce qui s’appelle en relations internationales , la diversification de partenariats .
Par Jean-Pierre Du Pont
La France annonce reprendre sa coopération avec les forces armées maliennes
La France, dont plus de 5 000 militaires sont déployés au Sahel, va reprendre ses opérations conjointes avec les forces armées maliennes, après avoir suspendu sa coopération bilatérale à la suite d’un second coup d’État au Mali en mai, a annoncé vendredi soir le ministère des Armées.
« À l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition » endossés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et a « décidé la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil, qui étaient suspendues depuis le 3 juin dernier », annonce Paris dans un communiqué.
Après un deuxième putsch en neuf mois qui a fait du colonel Assimi Goïta le chef de cet État crucial pour la stabilité au Sahel, la France avait déclaré il y a un mois suspendre les opérations conjointes avec les forces maliennes, avec lesquelles elle coopère depuis des années contre les jihadistes.
« La France reste pleinement engagée, avec ses alliés européens et américains, aux côtés des pays sahéliens et des missions internationales », pour combattre les groupes jihadistes qui sévissent au Sahel, a conclu vendredi le ministère des Armées dans son communiqué.
Désengagement progressif de la France
Le président Emmanuel Macron a récemment annoncé un prochain désengagement progressif de la France du Sahel. La force anti jihadiste française Barkhane (5 100 hommes actuellement) va disparaître au profit d’un dispositif resserré, focalisé sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales.
Mais « cette transformation ne signifie pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme » dans la région, a souligné plus tôt vendredi la ministre française des Armées Florence Parly. « Nous avons collectivement, [nous] Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel et plus largement l’Afrique deviennent une zone refuge et d’expansion pour ces groupe terroristes affiliés à Daech et al-Qaïda », a-t-elle jugé.
La force Takuba
Pour réduire la voilure au Sahel, la France compte beaucoup sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes Takuba, créé à l’initiative de Paris pour accompagner les unités maliennes au combat. « Aujourd’hui, nous ne voyons pas d’inflexions, de réticences ou de remise en cause liées à la situation » politique au Mali, a assuré Mme Parly, estimant « d’autant plus important que nous consolidions Takuba que nous lui voyions un rôle majeur dans les prochaines années ».
Takuba rassemble aujourd’hui au Mali 600 hommes : la moitié sont des Français, les autres des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. La Roumanie s’est également engagée à y participer.
RFI – (avec AFP)