Citoyenneté et statut au pays du vieux nègre
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Le brouhaha récent soulevé par le délire narcissique de l’affairiste ethno-tribal Jean-Pierre Amougou Belinga, les éclairages du Pr. Maurice Kamto sur la situation préoccupante relative à la vacance de pouvoir au Cameroun, puis les récentes négociations entamées en catimini par les émissaires du gouvernement avec les dirigeants ambazoniens incarcérés dans les prisons mouroirs du régime de Yaoundé, sans oublier les attaques récurrentes de l’activiste camerounais Calibri Calibro par ses “camarades combattants”, etc…soulèvent les questions de citoyenneté, de reconnaissance et de privilèges spéciaux que nous avons déjà soulevées à plusieurs reprises au CL2P.
Le regretté Ferdinand Léopold Oyono et son chef-d’œuvre, Le vieux nègre et la médaille, explique ce qui se passe lorsque des gens ordinaires recherchent un statut, des privilèges spéciaux et une reconnaissance dans le régime colonial et néocolonial. C’était un avertissement que l’utilisation de catégories sociales conçues par le maître colonial n’est pas un outil d’émancipation comme Frantz Fanon l’a également souligné dans Peaux Noires, Masques Blanc.Tous illustrés par le vieux nègre au pouvoir depuis 38 ans qui, comme le vieux nègre Meka, a dû se débarrasser du moindre lambeau de décence et atteindre des niveaux de faillite morale inégalés en Françafrique pour devenir un modèle inspirant, montrant que si vous adoptez simplement des systèmes d’oppression du maître colonial, au lieu de les combattre, vous aussi pourriez aller loin en politique.
Comme le résume le vieux nègre, le pouvoir n’est pas pour ceux qui le veulent mais pour ceux qui peuvent y parvenir.
En ce sens, les catégories sociales néocoloniales bourgeoises aggravées par la politique tribale ethnofasciste ne fonctionnent pas. Parce que les notions de citoyenneté ne sont pas fixes mais évoluent en fonction des conditions politiques existantes et des actions requises. En ce sens, revendiquer l’ethnicité et des privilèges spéciaux neutralisent en fait l’action politique et les effets dangereux du néocolonialisme et de l’ethnofascisme. En conséquence, l’identité et les privilèges spéciaux se transforment en divisions et en attitudes moralisatrices, plutôt qu’en établissant une solidarité et des alliés.
Au fond, il s’agit d’individus qui sont reconnus en tant qu’individus plutôt qu’en tant que membres d’une luttes collectives contre les structures sociétales oppressives. En tant que tel, il n’y a rien d’émancipateur dans le statut social et la reconnaissance individuelle qui en fait ne font que normaliser le système oppressif sous lequel nous vivons tous
Aussi, nous ne pouvons ignorer la façon dont l’ethnofascisme et le néolibéralisme informent notre politique et la nécessité de construire un vaste collectif social pour lutter contre l’oppression.
Pr. Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
https://www.facebook.com/RemyNgonofficiel/videos/724322768400797/
English version
Citienship and Status in the Old Negro Country
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The recent hubbub raised by the likes of Amougou Belinga, Pr. Maurice Kamto, the recent negotiations with the Ambazonian leaders imprisoned under the regime of Yaoundé as well as the attacks against the Cameroonian human rights activists, Calibri Calibro, highlight the questions of citizenship, recognition and special privileges that the CL2P has raised repeatedly.
Ferdinand Oyono and his masterpiece, The Old Negro and the Medal, explain what happens when ordinary people seek status, special privileges and recognition under colonial and neocolonial rules. It was a warning that the use of social categories designed by the colonial master are not tools for emancipation as Frantz Fanon also pointed out in Black Skin, White Mask. All exemplified by the old Negro in power for the past 38 years who, as the old negro Meka, has to rid himself of even the tiniest shred of decency and achieve levels of moral bankruptcy unequal in the Francafrique to become an inspiring role model showing that if you just embrace systems of oppression generated by the colonial master, instead of fighting them, you too might go far in politics.
As the Old Negro summarizes, power is not for those who want it but those who can achieve it.
In this sense, the neocolonial bourgeois social categories aggravated by the tribal ethnofascist politics do not work because the notions of citizenship are not fixed but evolve according to the existing political conditions and the actions required. In this sense, claiming ethnicity and special privileges effectively neutralize the political action and the dangerous effects of neocolonialism and ethnofascism. As a result, special identity and privileges are transformed into divisions and moralizing attitudes rather than establishing solidarity and allies.
Consequently, these are individuals who are recognized as individuals rather than as members of a collective struggle to fight against oppressive societal structures. As such, there is nothing emancipatory about social status and individual recognition which in fact do nothing but normalize the oppressive system we are all living under
Thus, we must not lose sight of the way in which ethnofascism and neoliberalism inform our politics and the need to build a large social collective to fight against oppression.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P