CL2P et Double nationalité au Cameroun
Le régime de Biya est connu pour son deux poids deux mesures flagrant envers les Camerounais possédant la double nationalité.
Ce maniement particulier de la loi est si malfaisant que la croisade impie contre les Camerounais ordinaires détenant la double nationalité ou nés à l’étranger vise surtout à les empêcher de participer à la vie politique et aux élections dans leur propre pays.
Ce n’est pas le désir de la dictature en place de suivre la loi qui est ici en cause; c’est l’utilisation machiavélique de cette loi contre tous ceux qui sont jugés comme pouvant représenter une menace pour la survie du régime de Yaoundé. Cette pratique machiavélique est conduite par quelqu’un qui passe paradoxalement plus de temps en Suisse qu’il en est apte, pour le moins, à revendiquer la citoyenneté. Pourtant personne n’a le droit de lui poser une quelconque question sur ce sujet, sous peine d’être accusé d’outrage envers le chef de l’État dont la personne est voulue inviolable et sacrée au Cameroun.
De plus, des institutions telles que l’équipe masculine de football camerounaise ont toujours employées des stars nées et/ou élevées à l’étranger – pourquoi cette loi sur la double nationalité ne s’applique-t-elle pas elles aussi?
En outre, le Cameroun est l’un des pays africains qui reçoit de grosses sommes d’argent grâce à l’acheminement international des fonds par sa diaspora, jusqu’à hauteur de 1,2 milliard de dollars, en 2015, ont ainsi été estimés transférés au Cameroun cette année-là par des Camerounais vivant à l’étranger et renvoyant de l’argent à leurs proches, ce chiffre a doublé dans la période de 2016 et 2017. Il est maintenant reconnu par la Banque mondiale que les envois de fonds apportent plus d’argent que l’aide conventionnelle aux pays africains. En outre, des chercheurs comme Dambiza Moyo ont fait valoir que les envois de fonds constituent une contribution plus efficace au développement que l’aide conventionnelle.
Alors, pourquoi ne pas reconnaître aux Camerounais qui contribuent au développement de leur propre pays le droit de bénéficier de la double nationalité?
Le vrai problème avec le régime de Biya tient clairement au cadre politique où l’idéologie l’emporte sur tout. Et ce n’est précisément pas la meilleure façon de gouverner parce que l’idéologie est par nature non scientifique et nous ne pouvons plus nous accrocher aux anciennes pratiques et idéologies. Ceci est par définition la recette pour un désastre.
Par Olivier J. Tchouaffe, Porte-parole du CL2P
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English version
CL2P and Dual Citizenship in Cameroon
The Biya’s regime blatant double standard on Cameroonians with dual citizenship have to be criticized by all patriotic citizens.
This particular handling of the law is so mischievous because the unholy crusade against ordinary Cameroonians holding dual citizenship is mostly to prevent them from participating as candidates for elective positions in their own country.
It is not their desire to follow the law that is in issue; it is the use of this law as a weapon against those who the government now sees as a threat to their survival. After violating the same law for so long, that violation exposes the hypocrisy and shrewdness of the president who spent so much time in Switzerland that for most practical purpose qualify to be a Swiss citizen. In addition, nobody has the right to ask him any question on this subject under penalty of being outrageous against the head of state whose person is inviolable and sacred.
More, institutions such as the Cameroonian men’s soccer team has always employed stars born or brought up overseas – why do not that law on dual citizenship apply here?
Furthermore, Cameroon is one of the African countries that receives large amounts of money through the international remittance avenue up to. 1.2 billion dollars was estimated to be the amount that came into Cameroon that year from those sending back to their people, this figure has doubled in the period of 2016 and 2017. It is now acknowledge by the World Bank that remittances bring more money than conventional aid to African countries. In Addition, scholars such as Dambiza Moyo, have argue that remittances are a more effective contribution to development rather than conventional aid.
Consequently, why not empower Cameroonians who are contributing to the development of their own country the privilege of dual citizenship?
The real issue with the Biya’s regime is clearly a political framework where ideology trumps everything else and this is not the way to govern because ideology is by nature non-scientific and we cannot cling to past practices and old ideologies simply for their own sake. This is a recipe for disaster.
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P