CL2P et la politique pathétique de préservation de soi
De nombreux hommes politiques au Cameroun, à l’instar notamment de Messieurs Cabral Libii récemment, ou auparavant Serges Espoir Matomba et Joshua Oshi du SDF, ont rallié les tenants du pouvoir autoritaire et pour cela refusé délibérément de faire face aux violences infligées par ce régime dictatorial qu’ils célèbrent et approuvent de facto, se révélant en réalité comme ses «créatures» et/ou ses alliés objectifs, alors même qu’ils ont prétendu et continuent de prétendre se battre contre lui.
Naturellement, ils partagent également des intérêts de classe avec ces institutions politiques autoritaires. Ils comprennent la menace qui pèse sur leurs privilèges en jouant ainsi une politique de l’identité au lieu de la promotion de la démocratie et des droits de l’Homme. Ainsi, le jeu consiste en la préservation cynique de soi déguisée en vertu.
En effet, en s’associant à la classe dirigeante, ces politiciens naturalisent (sans l’assumer) l’oppression du régime contre la réelle opposition politique légitime et les personnes perçues comme des dissidents ou «opposants», qui s’opposent au fond à sa domination autoritaire. Dans ce marché de dupes, ces idiots utiles se régalent en réalité des souffrances de ces «opposants» en dînant à la « Mangeoire » avec les « Sadinards » qui les nourrissent et divertissent sans scrupule et sans gêne.
De plus, en soutenant la tyrannie, ces hommes « FeyMen » politiques normalisent le contrôle des puissantes et riches créatures du tyran sur les médias, afin notamment de conforter leur influence sur les lois qui régissent le fonctionnement de la société dans son ensemble (la proposition d’une modification du code électorale remise par M. Matomba à l’inamovible président de l’assemblée nationale du Cameroun Djibril Cavayé Yéguié participe de cette entreprise de diversion). Il n’est donc guère surprenant qu’ils contrôlent ou influencent également le contenu de ces médias.
Des organisations de défense des droits de l’Homme et des formations politiques indépendantes, telles que le CL2P, continueront toutefois de maintenir la pression et de rechercher la vérité. En d’autres termes, nul besoin de chercher des sauveurs parmi l’élite dirigeante privilégiée, opportuniste, ou intéressée qui gravite autour de la dictature agonisante de Paul Biya. Le salut – s’il en reste un – doit logiquement venir d’ailleurs.
Par conséquent le CL2P ne cessera jamais de résister contre cette propension à «n’entendre aucun mal, à ne voir aucun mal, ou à ne rien dire» et la collusion sans fin avec les régimes tyranniques au Cameroun et sur le continent. Autant dire que le CL2P continuera la résistance et s’inscrit dans la résistance.
En utilisant le mot « résistance », le CL2P comprend évidemment sa principale allusion à la résistance française qui a résisté à une puissance occupante brutale et qui a pour cela fait peser des risques énormes sur la vie de ses membres et celle de leurs familles. Se référer à la même «résistance» en y incorporant les Joshua Oshi, les Serges Espoir Matomba et autre Cabral Libii en tant que « résistants » est d’emblée ridicule et délirant. En effet considérer ces personnages politiquement inconstants comme une «résistance» au régime tyrannique en place de Paul Biya est une insulte à la mémoire de nos combattants de la liberté camerounais qui ont inspiré notre mouvement, quand bien même leurs partisans illuminés ne se privent jamais de nous brocarder en « anti-patriotes » défenseurs des repris de justice (en l’occurrence ici des prisonniers politiques).
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
CL2P and the Pathetic Politics of Self-Preservation
Many politicians, in places such as Cameroon, and more, recently Cabral Libii, and before that, Serges Espoir Matomba and Joshua Oshi of the SDF, have embraced the authoritarian establishment and therefore have regularly failed to confront the violence inflicted by these authoritarian regimes, they often celebrate and endorse, and revealing themselves as “creatures” of the regime they pretended to be fighting against.
Naturally, they also share class interests with these authoritarian political establishment. They understand the threat to their privilege by playing identity politics instead of democracy and human rights. Thus, the game is about self-preservation disguised as virtue.
By siding with the ruling class, these would be politicians naturalize the regime’s oppression against the legitimate political opposition and people perceive to be “opponents” to the regime by legitimately objecting to their rule. In the process, turning the spectatorship of suffering of these “opponents” into la “Mangeoire” dinner party subject for these upper class / elites and the “Sadinards” who entertain them without scruples and shame.
By supporting tyranny, moreover, these Feymen naturalize the powerful & the rich control over the media and influence the laws around it is hardly surprising they also control or influence the content.
Human right and independent political organizations, such as the CL2P, will continue, however, to keep up the pressure and seek the truth.
In other words, no need to look for saviors among the self-interested privileged ruling elite. Salvation -if there’s any to be had – has to come from somewhere else.
Thus, the CL2P will never stop to call out this propensity to ‘hear no evil, see no evil, or speak no evil’ and the spineless collusion it undoubtedly is. Thus, the CL2P will continue the resistance. By using the word « resistance », the CL2P understands its primary allusion to the French resistance that withstood a brutal occupying power at huge risks to their lives and the lives of their families and the like that the political prisoners recognized by the CL2P are currently confronting. Hence, to refer to the like of Joshua Oshi, Serges Espoir Matomba and Cabral Libii as the “resistance” is ludicrously and self-aggrandizing in its own right. Referring to them corrupt fools as the “resistance” is insulting to the memory of our Cameroonian freedom fighters who inspired our movement.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P