CL2P, Pratiques médiatiques despotiques, Pouvoir et Politique institutionnelle au Cameroun
Par Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
La dernière démonstration de puissance de M Jean-Pierre Amougou Belinga, le magnat des médias du régime Biya est préoccupante par rapport à la nature de l’information et de la subjectivité. En effet M. Amougou Belinga est connu dans le passé pour avoir publié une liste de 50 homosexuels à travers son journal L’Anecdote, créant un climat d’hystérie qui a conduit à la criminalisation de l’homosexualité au Cameroun et à la promotion de la notion de “pur” camerounais “Volk” qui n’a jamais existé.
Le CL2P s’oppose à tout gouvernement et groupe religieux qui tentent de déployer la stigmatisation sociale comme chair à canon pour imposer la discipline et le respect de ses normes ou idéologies conformistes.
Il faut dire que l’ambition de M. Amougou Belinga va bien au-delà de la diffusion de l’information, il s’agit en réalité d’une performance machiavélienne qui trahit un projet de transformation radicale de la subjectivité et de la société camerounaise. La façon dont notre relation à la vérité se fait par l’intermédiaire d’Amougou Belinga change la nature de notre subjectivité; le fondement de notre relation avec la politique et nos institutions devrait pourtant dépasser les médias. Malheureusement c’est cela le type d’identité que façonne l’État du Cameroun.
Il devient alors parfaitement normal de voir des Ministres, Directeurs Généraux et autres hautes personnalités de la république aller célébrer la première communion des enfants d’un ancien “braqueur” de la CAMPOST, devenu influent patron de média au Cameroun, notamment de la télévision locale “des mille collines” (VISION 4). C’est dire si ce pays semble définitivement perdu pour l’Humanité.
Scène pour le moins surréaliste dans cette république bananière, où on voit en effet au journal télévisé le tout puissant ministre de la justice Laurent Esso entrain de festoyer chez son protégé Jean-Pierre Amougou Belinga, l’homme qui en toute impunité a fait séquestrer depuis plus d’un an les deux consultants audiovisuels David Eboutou et Patrick Sapack; puis confisquer l’argent (700 millions FCFA) qu’ils avaient reçus à l’issue des prestations assurées pour le compte du Groupe auprès du Président de la République du Congo, Dénis Sassou Nguesso. Rappelons que les deux consultants qui croupissent encore au mouroir carcéral de Kodengui dans l’indifférence des autorités camerounaises, ont écopé d’une peine de 30 mois de prison ferme pour “tentative d’escroquerie via les réseaux sociaux”, alors qu’ils en avaient déjà purgé 19.
C’est dire si “le magnat de la presse à la gloire du président” Amougou Belinga peut en un claquement de doigts ruiner des vies et des carrières professionnelles au Cameroun, avec la complicité des barons du régime de Yaoundé, dont le garde des sceaux Laurent Esso.
Au CL2P, parce que nous croyons que ceux qui occupent des postes de haute responsabilité doivent être traités comme tous les autres Camerounais, nous voulons être sûrs que les violations potentielles des droits humains comme celle décrite ici sont soigneusement contrôlées,” si d’aventure nous redevenions un pays normal.
Force est de constater que le concept d’un État-nation moderne est plus un idéal qu’une réalité au Cameroun. La plupart des Camerounais ordinaires ne pensent pas que l’élite dirigeante dans leur pays promeut leur intérêt national, mais uniquement celui du parti-État au pouvoir le RDPC. Dans cette ethos Machiavélienne, le but principal de tous les dirigeants est de servir leur propre intérêt, de maintenir leurs pouvoirs et privilèges.
En pratique, accumuler des privilèges, qu’ils ne méritent pas, est la recette de la catastrophe qui se joue dans ce pays. La nature durable des privilèges immérités et la médiocrité des élites du RDPC bloquent l’émergence d’une citoyenneté responsable et compétente pour laquelle le CL2P se bat au quotidien.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
https://www.facebook.com/mhoumfa/videos/10216293246633070/
English version
The CL2P, Despotic media Practices, Power and Institutional Politics in Cameroon
By Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
As with the latest display of power of Mr. Amougou Belinga, the Biya’s regime media mogul in chief is cause of concern on the nature of news and subjectivity. Mr. Amougou Belinga is well known in the past of having published a list of 50 homosexuals through his newspaper L’Anecdote creating a climate of hysteria that has led to the criminalization of homosexuality in Cameroon and promoting the notion of a “pure” Cameroonian “Volk” which has never even existed.
The CL2P opposes any governments or religious group that tries to deploy social stigma as cannon fodder to effect discipline and respect for its doctrines and ideologies of conformity.
Therefore, the recognition that Mr. Amougou Belinga’s project goes beyond delivering the news, it is in fact a performance text that betrays a project of radical transformation of the Cameroonian subjectivity and society. How our relationship to the truth peddle by the likes of Amougou Belinga actually changes the nature of our subjectivity and how relationship to politics and our institutions which goes beyond the media. In practice, the kind of identity the state of Cameroon is creating.
Indeed, the recent display of Biya’s government members, and other high ranking members of his administrations such as General managers and other dignitaries on tthe local television called “thousand hills” (VISION 4), to celebrate the first communion of the children of a former “robber” of CAMPOST tells us a lot. This country seems definitively lost for Humanity.
It is at least a surrealist scene in this banana republic, where the TV news shows the all-powerful Justice Minister Laurent Esso feasting on his protégé Jean-Pierre Amougou Belinga, the man who with impunity has been sequestering for more than a year the two audiovisual consultants David Eboutou and Patrick Sapack; then confiscate the money (700 million FCFA) that they had received at the end of the services provided on behalf of the Group to the President of the Republic of Congo, Dénis Sassou Nguesso.
We have to remember that these two consultants who are still languishing in the Kondengui prison in total indifference of the Cameroonian authorities, have received a sentence of 30 months in prison for “attempted fraud via social networks”, while they had already served 19.
That is to say if “the magnate of the press to the glory of the president” Amougou Belinga can in a snap of fingers ruin lives and professional careers in Cameroon, with the complicity of the barons of the Yaounde regime, including the supposed Keeper of the seals Laurent Esso.
Consequently, because the CL2P believes that those in positions of high authority should be treated the same as every other Cameroonian, we want to be sure that the potential violations of law outlined above are vetted appropriately if we were in a normal country.
The concept of a modern nation-state, however, is more an ideal than a reality in Cameroon. Most ordinary Cameroonians do not feel that the ruling elite in their country are promoting their own national interest, but only that of the ruling party which is the CPDM. In this Machiavellian ethos, the primary object, in practice, of all rulers is to serve their own interest, to maintain their own power and privilege. Accumulating privileges they do not deserve, however, is a recipe for disaster. The enduring nature of unearned privileges and mediocrity of the CPDM’s elite block the emergence of the kind of responsible and competent citizenship the CL2P is fighting for.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P