Comment en sommes-nous arrivés là?
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-Parole du CL2P
L’insurrection contre le temple de la démocratie, le 6 janvier 2021, le Capitole américain à Washington D.C, par les chiens d’attaque de Donald Trump, est un acte de sédition tribaliste et une tentative de coup d’État. En effet lorsqu’un président en exercice encourage les insurgés armés à occuper le Parlement avec des réclamations fictives et à menacer la sécurité physique du Parlementaires, afin de rester illégalement au pouvoir, cela s’appelle un coup d’État dont l’avocat personnel de Trump, Rudy Giuliani a qualifié de « procès par combat ».
Cet acte montre le vrai visage de Donald Trump, révélé avec prévoyance par le comique Trevor Noah, lorsqu’il avait affirmé que le président était en vérité un chef de tribu, bien connu sur le continent africain, notamment, le « Nôm Ngui » (Chef des chefs) indéboulonnable de Yaoundé.
Les chefs tribaux croient effectivement qu’ils gouvernent par droit divin et être destitués du pouvoir par une élection par de simples mortels est une hérésie qui doit être punie de mort. Le Nôm Ngui utilise également le « procès par combat » pour dégager du champ de bataille politique son opposition politique légitime. Car dans leur raison d’être existentielle, ces dictateurs ne peuvent supporter d’être appelés perdants.
C’est là que le tribalisme sert l’objectif de survie du régime. Car en utilisant le tribalisme pour cultiver l’attachement et la soumission au régime, tout en éludant toutes sortes de responsabilités, ils détournent le débat républicain et instaurent un système de confinement, de désaveu et de déplacement permanent du débat public, où tous les attributs peu flatteurs sont goudronnés et plumés sur l’opposition étant appelée les vrais «insurgés»
Le tribalisme devient alors la source d’un fantasme d’investissement qui induit des modes d’alliance, de clientélisme et de conformité, puis un style de comportement marchandisé par la propagande du régime et l’achat systématique des consciences, vendant notamment l’illusion d’une bonne vie qui allie les troupes néolibéraux de mobilité ascendante et d’autocratie dirigée par une classe professionnelle managériale locale et corrompue.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
C’est également une croyance partagée par leurs «créatures» qui croient en la tribu, l’instrumentalisent à volonté et opèrent par un profilage tribal, des tests de loyauté, imprimant une réalité alternative qui sait rendre coupables de démagogie et de discours codés destinés à faire les grands titres de l’actualité puis à stigmatiser l’opposition politique légitime avec des théories du complot de plus en plus bizarres et sacralisées. En retour, ils font en permanence l’éloge du président et s’attèlent à faire son sale boulot.
Bien sûr, ils n’ont aucun intérêt personnel éclairé en dehors de la tribu. Ils ne se soucient pas d’un état froid, distant et mortel et se disputent sur ce qu’ils pensent devoir discuter, plutôt que sur ce qui leur arrive. La politique devient un sport où les gens choisissent simplement leurs équipes, où le jeu à somme nulle du vainqueur devient la norme.
C’est aussi un système qui mise sur le discrédit et sur l’idée que la démocratie ne fonctionne pas parce qu’aucun débat approprié n’est possible et que l’électorat est largement privé de ses droits et n’est pas pertinent.
La plupart des dictateurs, comme Trump vient de l’apprendre, ont l’orgueil de toujours parier contre le peuple. Les actions de Trump ont conduit à sa deuxième mise en accusation, le rendant politiquement mort et radioactif. Cela montre que le pouvoir à tout prix et la glorification de l’anarchie où les opposants politiques sont traités comme des ennemis de la patrie mènent toujours à la mort. Faire appel au pire instinct des gens se retourne toujours contre le tyran, comme Trump l’a vite appris à ses dépens.
A bon entendeur salut!
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-Parole du CL2P
English version
When the Dogs come Home
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
The insurrection on the temple of democracy, on January 6, 2021, the US Capitol in Washington D.C, by Donald Trump’s attack dogs, is a tribalist act of sedition and an attempted coup. When a sitting president encourages armed insurgents to breach the Capitol with fictitious claims and threaten the physical safety of Congress, in order to remain in power that is called a coup d’état which his personal lawyer, Rudy Giuliani called “trial by combat.”
It shows the true face of Donald Trump, presciently, revealed by the comic Trevor Noah, of the president as tribal chief, well known on the African continent, particularly, the « Nnom Ngui » of Yaoundé. Tribal chiefs believe that they rule by divine right and being remove fom power by an election by mere mortals is a heresy that must be punishable by death. He also used “trial by combat” to clear the political battlefield of his legitimate political opposition since in its existential being, these dictators cannot bear being called a loser.
This is where tribalism serves the purpose of the regime survival by using tribalism to cultivate attachment and subservience to the regime while evading all kinds of responsibility. It is a system of containment and disavowal and displacement where all the unflattering attributes are tarred and feathered on the opposition being called the real “insurrectionists”
Tribalism becomes the source of a fantasy of investment that induces modes of alliance and compliance and style of comportment commodified by the regime’s propaganda of a good life that allies neoliberal tropes of upward mobility and autocracy driven by a local and corrupt managerial professional class.
How do we get here?
This is equally a belief shared by their “creatures” who believes in the tribe, and their tribal profiling, loyalty test, alternative reality filled with dog whistle politics and conspiracy theories. In return, they lavished the president with praises and do his dirty jobs. Of course, they have no Enlighted self-interest besides the tribe. They don’t care about a cold, distant and lethal state and argue about what they think they should argue about rather than what is happening to them. Politics become a sport where people simply pick their teams where the zero-sum game of winner takes all become the norm.
It is also a system that bets on discredit and the notion that democracy does not work because no proper debates are possible, and the electorate is widely disenfranchised and made irrelevant.
Most dictators, as Trump just learned, have the hubris to always bet against the people. Trump’s actions led to his second impeachment making him politically dead and radioactive. It shows that power at all cost and the glamorization of lawlessness where political opponents are treated like enemies always lead to doom. Appealing to the worst self of people always backfire as Trump soon learned.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P