Le vendredi 17 avril 2020, l’activiste Sebastien Eballa a prévu se rendre chez son ami Thiebou en fin d’après-midi afin d’organiser l’un de ses directs habituels sur le réseau social facebook. Ce qu’il ne sait pas c’est que ce jour-là, les éléments de la sécurité militaire (SEMIL) ont déjà reçus pour instruction de mettre la main sur lui.
Aux alentours de 17h15 minutes. C’est toute une armée de personnes cagoulées qui débarquent chez Thiebou Bernard en Mballa 2. Une vingtaine d’éléments de la sécurité militaire dans 4 picks-up. Dans la maison, Au-delà d’Eballa et Thiebou, se trouve également un certain Paul Desy Biya. Lorsqu’ils apprennent que les éléments de la SEMIL s’apprêtent à pénétrer dans le domicile, ils se réfugient au plafond. Mais, ils seront retrouvés.
Ils sont dans un premier temps sauvagement tabassés à Mballa. Il est demandé à Eballa de remettre le téléphone avec lequel il discute avec Maurice Kamto. Eballa leur fait savoir qu’il n’a jamais discuté avec Maurice Kamto et n’a pas son numéro. Il est de nouveau tabassé à tel enseigne qu’il se met à saigner. Le chef d’escorte qui lance l’opération lui dit : « tu vas mourir ce soir ». Ils sont conduits à la SEMIL.
Lorsqu’ils arrivent avec du sang qui coule partout, le tout puissant patron de la SEMIL, le colonel Joël Emile BaMkoui les attend. Quand il les voit il demande à ses éléments si Eballa et compagnie ont voulu résister. Car, Bamkoui constate qu’ils ont déjà été sauvagement battus. Ses éléments lui répondent : « Non ». C’est ainsi que le colonel Bamkoui dit : « amenez-les au LABO ». Le LABO à la sécurité militaire, c’est le centre de torture. Même les militaires craignent cet endroit.
Au « LABO », Sebastien Eballa est menotté et mis sur une balançoire. Il va recevoir 150 coups de machettes. Des militaires présents filment. La douleur est atroce. Il crie, il gémit mais personne ne peut le sauver. On lui demande de déclarer que c’est Maurice Kamto qui l’a envoyé il répond qu’il ne peut pas parce qu’il ne le connait pas. C’est alors que ses tortionnaires rivalisent d’imagination pour lui infliger des douleurs les plus atroces. Le colonel Bamkoui d’abord dans son bureau écoute les cris des tortures mais ne dit rien. Puis se résout à venir à la rencontre d’Eballa.
Il est redescendu de la balançoire et se trouve au sol. Il pleure. Des militaires qui observent la scène prennent pitié mais ne peuvent rien y faire. D’autres par contre lui lance : « tu es un traitre ». Tout en le tabassant.
Devant Bamkoui, Eballa nie toute association avec Maurice Kamto. C’est alors que le tout puissant colonel prend son pieds et pose sur la poitrine d’Eballa qui commence à suffoquer comme l’américain George Floyd. Mais le colonel n’enlève pas son pied et lui dit plutôt : « je peux te tuer ici et je fais le rapport que l’opération s’est mal passé ». Puis Bamkui dit « Paul Biya mourra un jour mais Kamto ne prendra jamais le pouvoir ». Puis ajoute : « tu ne fais plus les lives en tricots mais en bras de chemises. Tu es un esclave ».
Sebastien Ebala ni toute connivence avec Maurice Kamto, mais il est sauvagement tabassé. La bastonnade dure près de deux heures de temps.
A minuit 30 ils sont sortis de la SEMIL direction service central du SED.Au SED ils sont dispatchés dans les cellules. Eballa logeait où Mamadou Mota était incarcéré. Mais le lendemain, ils apprennent que Paul Desy Biya a été libéré. Le chef du service central, Bialo leur fait venir et indique que Desy Biya a été libéré suite à la présentation d’un carnet dans lequel il était indiqué qu’il souffrait de hernie. Mais au cours de l’interrogatoire Bialo lui demande la relation qu’il a avec l’écrivain Patrice Nganang. Mais insiste pour qu’il dise qu’il agit au nom de Maurice Kamto. Ce qu’il va refuser.
Au SED Lieutenant colonel Bikai le voit et découvre qu’il est sale avec des vêtements ensanglantés. Elle lui demande s’il n’a pas de famille et insiste auprès des gardiens qu’ils bénéficient d’un traitement plus humain. Car lorsqu’ils ont été remis au SED, les éléments de la SEMIL ont tenté de d’imposer qu’ils soient de nouveau bastonnés afin que ce soit le SED qui porte la responsabilité des violences. Ce dont les officiers supérieurs du SED se sont opposés. Laissant la responsabilité des violences à la SEMIL. Bialo demande qu’on les amène à l’infirmerie de camp Yeyap et on lui donne le complet du Real de Madrid Maillot et shirt blanc. Puis il est ramené au SED où il passe 41 jours. Ses geôliers lui demandent : « Tu es du centre qu’est-ce que tu fais avec les Bamileke ».
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BORIS BERTOLT