COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Paris, le 20 mars 2019
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) a appris avec regret la condamnation (la 4e du genre) de M.Polycarpe Abah Abah à 18 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun ce 19 mars 2019. Il est reproché à l’ancien directeur camerounais des Impôts le détournement de la somme de 205 873 648 FCFA courant 2004, en co-action avec l’ancien directeur de l’Office de radio et télévision publique Cameroon radio and television (CRTV), Gervais Mendo Ze qui, lui, a écopé de 20 ans de réclusion ferme.
Il est pourtant apparu au cours de cette parodie de procès qui s’est ouvert le 8 décembre 2015 que:
1- le montant prétendument détourné par M.Abah Abah à la faveur d’une convention conclue entre la CRTV et la direction des Impôts, n’a jamais servi à financer une association de droit privé appelé MUNDI (Le parquet général du TCS qui a soutenu cette accusation n’en a du reste pas produit la preuve du contraire).
2- Les 205 873 648 dont le détournement est imputé à M. Abah Abah a été viré du compte 41016 d’Afriland First Bank ouvert à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) sur ordres de la CRTV au compte N°311198516315000 logé à la SCB Crédit Lyonnais appartenant à la Direction des Impôts.
Il ressort de ce procès que cette somme représente les frais d’assiette et de recouvrement déduits de la redevance audiovisuelle collectée par les services financiers de la CRTV. Les 205 873 648 FCFA ont donc bénéficié non pas à la personne de M.Abah Abah Polycarpe mais à l’Etat du Cameroun à travers la direction des Impôts !
C’est le lieu de se rendre compte de la violation par le Cameroun du droit pour chaque citoyen à être jugé devant un tribunal impartial et indépendant malgré la ratification des instruments internationaux tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
En foi de ce qui précède, le CL2P:
– Réitére que M. Polycarpe Abah Abah est un prisonnier politique
– Rappelle que ses ennuis judiciaires puisent leurs origines dans les batailles de positionnement et luttes fratricides entre élites politiques de la région du Sud, du département du Dja et Lobo, dont est originaire le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.
– Rappele que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011
– Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable
– Dénonce cette avalanche de condamnations qui revêt les allures d’un acharnement politique
- Appelle à nouveau à sa libération immédiate
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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