J’ai pu lire ça et là qu’il pourrait… s’agir d’une ingérence (l’entrée de Me Moretti et des autres avocats étrangers dans le collectif des avocats des 204 détenus politiques liés à Kamto -dont le Pr Kamto lui-même, ndlr) puisque nous sommes Français. Nous ne sommes pas des militants politiques, nous ne sommes pas des représentants consulaires, nous ne sommes pas une autorité secrète,… nous sommes deux avocats qui sont honorés qu’on leur ait demandé d’intervenir dans ce dossier… Il y a une procédure camerouno-camerounaise, et il y aura peut-être une procédure camerouno-genevoise, une procédure camerouno-française…
[ot-video type="youtube" url="https://www.youtube.com/watch?v=qjJ-ShYIinc"]
C’est par ces mots que Me Eric Dupont Moretti a planté le décor du dévoilement de la stratégie que les avocats à l’international du Pr. Kamto et de ses 203 coaccusés dans l’affaire qui oppose ces personnes à la justice du régime en place au Cameroun. C’était lors de la conférence de presse “technique” que le collectif des avocats de la défense a donnée samedi à la Librairie “Peuple Noir” qu’avait bien voulu mettre à leur disposition le Pr. Odile Tobner, veuve de l’écrivain et nationaliste camerounais Mongo Béti, elle-même ardente combattante de la liberté des peuples et des individus.
Mais au-delà de la stratégie qui va immanquablement déboucher sur la libération de l’homme qui affirme depuis le 8 octobre 2018 avoir remporté l’élection présidentielle tenu la veille, pour peu que les juges militaires et civils chargés de l’affaire veuillent écouter leurs consciences et dire uniquement le droit, l’intervention de Me Moretti aura permis de se rendre compte, une fois de plus, que Maurice Kamto et les Camerounais qui se sont joints à lui, , même tourmentés par le régime, même écœuré par la lâcheté et la peur des Camerounais –pour qui ils se battent au point de risquer le sacrifice suprême -qui ont fait du discours de la résignation et des faux-fuyants (« On va faire comment ? L’armée tire sur les gens alors qu’on est en démocratie », « Même si Biya dure encore cent ans à Etoudi, la mort l’en sortira ») leur credo, restent préoccupés par le sort des Camerounais et le devenir du Cameroun.
« Nous avons pu voir nos clients, parmi eux, le Pr. Kamto. Il redit ici, par ma voix qu’il est tout à fait prêt à discuter avec le président Paul Biya… Il a une formule que je vais reprendre à mon compte, qui est explicite : ” Quelqu’un qui revendique sa victoire, veut discuter avec celui qui la confisque” ».
Revoilà de nouveau Kamto mettant Paul Biya au pied du mur en l’invitant au dialogue alors que le chef de l’Etat camerounais n’est pas de ceux qui aiment à discuter. Avec lui, on se plie, on rit quand il rit même si l’on est triste, on pleure quand il pleure, même quand on est heureux.
On l’a toujours dit, chez Kamto, les choses se font avec le cerveau. Pas avec les muscles.
Ndam Njoya Nzoméné