Boko Haram: Trajectoire d’un Extrémisme
vendredi 15 mai de 18:30 à 22:00
Maison de l’Afrique – Éditions l’Harmattan
7, rue des Carmes, 75005 Paris
Métro Maubert Mutualité (ligne 10)
Prendre sortie rue des Carmes
Qu’est-ce que Boko Haram?
En langue haoussa, les mots « Boko » signifient « école » et « Haram » « interdit ». Par cette simple expression, l’école laïque et républicaine est devenue un enjeu de civilisation à l’antipode de l’école confessionnelle d’enseignement musulman.
Pour l’Union Africaine, l’Europe et les États Unis, la secte d’origine nigériane est incontestablement une organisation terroriste car elle implique «l’utilisation du meurtre ou de la menace contre des innocents pour inspirer la peur à des fins politiques».
Après l’exécution de leur leader Mohammed YUSUF, le 30 juillet 2009, ses disciples, les yusufiyas ont fait de la terreur la marque de fabrique de leur communication de masse, faisant des scènes obscènes de décapitations, de razzias, de menaces, et d’enlèvements le vecteur d’une propagande virale à base de photographies terrifiantes, d’escalades verbales…
S’inspirant des procédés médiatiques de l’État Islamique, le groupe terroriste s’est internationalisé en faisant des incursions sporadiques au Tchad, au Niger, et au Cameroun.
Pour comprendre le mode opératoire de Boko Haram, l’architecture de son armée de criminels, la lecture critique de Carl SCHMIDT, juriste et philosophe allemand du XXe siècle, s’avère insuffisante si l’on veut ajouter la dimension humanitaire à l’intervention militaire.
En effet, il est important d’inscrire Boko Haram et son émergence dans le contexte des politiques nationales des États concernés (corruption, pauvreté, faiblesse de l’État, frontières multiples…). La corruption, la faiblesse ou l’absence de l’État dans des régions périphériques créent un contexte favorable à la diffusion et à la pénétration des idées d’un groupe comme Boko Haram.
Le terrorisme est bien notre problème à tous, peut importe l’endroit où l’on vit. Mais la solution militaire, même si elle est devenue nécessaire au Nigeria pour faire face à Boko Haram, n’est pas une panacée.
Car au-delà de l’opposition «guerre classique» (confrontation directe entre deux États), «guerre civile» ou «guerre de partisans», à la «guerre contre le terrorisme», la lutte antiterroriste n’est pas un échange de bons procédés.
Il faut ramener les victimes du terrorisme à la vie normale, résorber la faillite des États, et prôner le retour à l’État de droit.
Face à ces constats, que faire? Cela peut surprendre mais il est indéniable que l’Afrique n’a jamais été dans une période aussi avantageuse pour enfin amorcer et concrétiser son développement, même si les forces contraires à cet idéal sont nombreuses et les défis énormes.
La puissance publique garante de l’égalité des droits et du dessein commun doit être renforcée. Les États doivent être forts, garants de l’égalité et la justice pour tous pour mieux affronter les défis comme celui du terrorisme de Boko Haram. Ne jamais oublier que combattre le terrorisme ne passe pas que par les armes mais en cherchant où est le manque de justice.
Sans prétendre à l’exhaustivité, notre propos se subdivisera en trois axes:
1- Boko Haram : chronologie d’une instrumentalisation religieuse
2- Boko Haram : l’expansion régionale d’une problématique nigériane
3- L’après-Boko Haram : Perspectives de reconstruction d’une paix sociale
Contact: Bastaine Yannick MOUBAMBA, chargé de la communication 07 63 42 46 75.
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