Selon un avis du Groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la détention d’André Okombi Salissa est arbitraire. Le groupe de travail demande sa libération immédiate et son indemnisation pour les 18 mois passés en prison. Cela fait en effet près d’un an et demi qu’il est placé en détention préventive (depuis le 23 janvier 2017). L’ex-candidat à la présidentielle de 2016 et opposant se trouve détenu à la Direction générale de la surveillance du territoire. Inculpé pour « atteinte à la sûreté intérieure » et « détention illégale d’armes de guerre ».
L’avis rendu par le groupe de travail sur la détention arbitraire du conseil des droits de l’homme de l’ONU se fonde sur plusieurs points, comme l’explique maître Stéphanie Le Meignen, avocate d’André Okombi Salissa : « Son immunité parlementaire a bel et bien été violée. Sa garde à vue, qui a duré 13 jours, est d’une durée largement supérieure aux prescriptions légales et arbitraire. Son assignation à résidence qui a été préalable à son interpellation amène aussi à conclure que la procédure de flagrance est irrégulière. Il [l’avis] souligne aussi que ses conditions de détention sont particulièrement difficiles et qu’il n’a jamais été entendu par le magistrat ou quelconque autorité. »
Le groupe de travail sur la détention arbitraire « exhorte donc le gouvernement à mener une enquête sur les circonstances de l’incarcération » d’André Okombi Salissa et estime que le rapporteur spécial pour la torture et les traitements cruels inhumains et dégradants doit être saisi, alors que le frère d’André Okombi Salissa est mort suite à son interrogatoire dans cette affaire. Mais maître Stéphanie Le Meignen se montre désormais optimiste pour la suite : « Je pense qu’une pression internationale – par l’ONU, nous sommes aussi en train la commission africaine des droits de l’homme – peut amener, oui, à un aboutissement juste parce M. Okombi n’aurait jamais dû être incarcéré. »
Elle affirme aussi avoir déjà demandé au doyen des juges d’instruction de Brazzaville la libération de son client.