L’ONG internationale Amnesty International demande aux autorités du Congo de « libérer immédiatement et sans condition », Paulin Makaya, un dirigeant de l’opposition, « arrêté et détenu depuis plus de deux mois pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression », a appris CAMERPOST mardi de source officielle.
Paulin Makaya, président d’un parti politique d’opposition dénommé Unis pour le Congo (UPC) a été selon Amnesty International arrêté le 23 novembre de l’année dernière. Il est « inculpé d’infractions en rapport avec sa participation à une manifestation organisée le 20 octobre à Brazzaville pour protester contre les amendements à la Constitution du pays », affirme Amnesty.
Denis Sassou Nguesso, le président congolais, avait en effet convoqué le corps électoral le 25 octobre dernier, pour un referendum au cours duquel le peuple devait se prononcer en faveur ou non de la nouvelle constitution. Cette nouvelle constitution devait autoriser Sassou Nguesso, âgé à l’époque de 72 ans, à briguer un autre mandat présidentiel. En l’état actuel des choses à ce moment-là, l’âge maximum pour participer à la présidentielle était de 70 ans, ce qui disqualifiait d’office le président Sassou.
A l’annonce de ce referendum, l’opposition congolaise a organisé aussi bien à Brazzaville la capitale, qu’à Pointe Noire la deuxième grande ville, des manifestions hebdomadaires pour dire « non » au referendum et à la modification de la constitution. Ces manifestations s’achevaient presque toujours par des affrontements avec les partisans du président Sassou, entrainant des violences diverses.
Amnesty International estime que Paulin Makaya, ainsi que plusieurs autres, arrêtés durant la même période, sont des prisonniers d’opinion « détenus uniquement pour avoir exprimé sans violence leurs opinions politiques ».
La Constitution congolaise avait finalement été modifiée et l’élection présidentielle aura lieu le 20 mars prochain au Congo. « Toutes les charges retenues contre Paulin Makaya doivent être abandonnées. À l’approche des élections nationales, les autorités doivent promouvoir et faciliter les manifestations pacifiques et respecter l’expression d’opinions divergentes », conclu Amnesty International.
Par Anne-Mireille Nzouankeu, camerpost.com