La famille et les avocats de l’ex-candidat à la présidentielle André Okombi Salissa s’insurgent contre ses conditions de détention. La semaine dernière, cet ancien ministre passé dans l’opposition, également député, a été inculpé pour « atteinte à la sûreté intérieure » et « détention illégale d’armes de guerre », puis conduit à la maison d’arrêt de Brazzaville, avant d’être de nouveau transféré jeudi dernier à la DGST, la direction générale de la surveillance du territoire intérieure, où il se trouve toujours.
La décision est venue du procureur de la République. Et s’il a souhaité qu’André Okomba Salissa poursuive sa détention à la DGST, selon le porte-parole de la police, le colonel Mounkala Tchoumou, c’est en fait pour protéger le bon déroulement de l’instruction :
« Les raisons sont simples. On a tout juste évité une sorte de collusion de l’ancien député Okombi avec certains détenus de la maison d’arrêt. On a également évité les risques de subornation de témoin, ce qui peut donc constituer un obstacle à la manifestation de la vérité étant donné que la procédure est en instruction. »
Depuis, seule la sœur cadette de l’opposant a pu lui rendre visite, mais pas le reste de sa famille, ni même ses avocats. Pour, le Sénégalais Boucounta Diallo, l’un de ses avocats, ces restrictions sont illégales, tout comme son transfert à la DGST :
« Lorsqu’une personne est détenue, sa détention sur la base d’un mandat de dépôt relève du doyen du juge d’instruction qui a décerné ce mandat de dépôt. Et ni le procureur ni aucune autre autorité ne peut décider à la place du doyen. Donc on peut s’inquiéter de voir cette personne être détenue au même endroit où se trouvent être détenus d’autres opposants qui ont eu le malheur de se présenter contre le président de la République en fonction présentement. » Me Diallo promet de demander sous peu l’annulation de toute la procédure, entachée, selon lui, de nombreuses irrégularités.