Contre les Monstres Tyranniques
De multiples prises de contrôle militaires au Mali, ainsi qu’en Guinée et au Burkina Faso, ont vu des militaires, souvent soutenus par les populations, déposer des dirigeants élus, alimentés par la frustration des masses face à la montée de l’insurrection djihadiste au Sahel.Plus, des opérations antiterroristes dirigées par la France dans la région.
Cependant, en tant qu’association de défense des droits humains, le CL2P s’oppose à la militarisation croissante de la politique en Afrique Francophone, et à la mise en place d’une culture de la violence politique dominée par une poignée de fous dérangés , de politiciens corrompus et des monstres tyranniques qui menacent le concept même de démocratie et d’ouvrir les portes de l’enfer à travers une guerre sans fin au nom d’une paix éphémère.
Dans tous les cas, comment la guerre contre le terrorisme provoque une sorte d’ »état d’urgence » qui confie tous les pouvoirs aux militaires présentés comme l’ultime recours, et la seule institution capable de faire face aux dangers, au désordre et à la déchéance menaçant la société grâce à leur structure et leurs connaissances techniques. Comme s’il était impossible de présenter au grand public un problème qui peut être résolu par les autorités étatiques légitimes et les exécutifs gouvernementaux.
Ces aspects, ainsi que d’autres, prouvent que le récit de la guerre contre le terrorisme présente l’armée comme la seule « réponse politique » à cette crise. Le message silencieux communiqué au public est le désir profond du souverain de voir des entités telles que l’armée, la police ou des « personnalités » prendre en charge la restauration et la reconstruction d’une société en crise, quitte à sacrifier en grande partie la démocratie.
En effet, la population générale est toujours présentée comme idiote, semblable à du bétail et sujette à la violence et à une spirale incontrôlable des affrontements inter-ethniques. Les masses sont toujours présentées comme paniquées, criant, volant, se battant et pillant. Cela conduit à un effondrement général de l’ordre social et à un état d’anarchie qui exigent une réponse forte et décisive.
Ainsi, au Burkina et maintenant en Guinée Bissau nous sommes clairement face à des coups d’État impopulaires, menés par des officiers qui s’engouffrent dans une brèche ouverte par leurs homologues des États voisins, pour renverser des chefs de l’État à la légitimité incontestable, arrivés au pouvoir au terme d’élections transparentes et ouvertes.
Face à ces ruptures brutales et inconstitutionnelles des mandats légitimes, il faut être inflexible en exigeant unanimement leur rétablissement.
Sinon c’est tout le processus démocratique et les longues années d’imprégnation à la culture de l’alternance qui seront à jamais perdus dans ces pays.
Ce n’est certainement pas cela l’aspiration première des peuples dont se réclament les différents putschistes.
L’Institut du Comité de Libération des Prisonniers Politiques – ICL2P
English version
Against tyrannical monsters
Multiple military takeovers in Mali, as well as Guinea and Burkina Faso, have seen militaries, often backed by popular support depose elected leaders, fueled by mass frustration with rising jihadist insurgency in the Sahel.
More, French-led anti-terrorist operations in the area. However, as a human right association, the CL2P is against the increasing militarization of politics and the openness to a culture of political violence dominated by a handful of deranged lunatics and corrupt politicians and tyrannical monsters who threatened the fundamental concept of democracy and opening up the gates of hell through endless war in the name of peace.
In all cases, how the war on terror causes a kind of ‘state of emergency’ that hands all powers and modes of transportation to the military portrayed as the ultimate recourse, and the only institution capable of facing the dangers, the disorder and the decay threatening society thanks to their structure and technical knowledge. As if it was impossible to present to the general public a problem that can be resolved by legitimate state authorities and governmental powers.
These aspects, along with others, prove that the war on terror’s narrative presents the military as the sole ‘political response’ to a crisis. The silent message being communicated to the public is the ruler’s profound desire to see entities such as the army, the police or ‘prominent men’ take charge of the restoration and the rebuilding of a society in crisis, even if this means partially sacrificing democracy.
This is because the general population is always presented as idiotic, cattle-like, and prone to violence and to spiral out of control. The masses are always presented as panicking, yelling, stealing, fighting, and looting. This leads to a general breakdown of social order and a state of lawlessness that require a strong and decisive response.
Thus, in Burkina and now in Guinea Bissau we are clearly faced with unpopular coups d’état, led by officers who rush into a breach opened by their counterparts in neighboring states, to overthrow heads of state at the indisputable legitimacy, having come to power after transparent and open elections.
Faced with these brutal and unconstitutional terminations of legitimate mandates, we must be inflexible by unanimously demanding their reinstatement.
Otherwise, the whole democratic process and the long years of immersion in the culture of alternation will be lost forever in these countries.
This is certainly not the first aspiration of the peoples claimed by the various putschists.
The Committee For The Release of Political Prisoners Institute – ICL2P / CL2P