L’ONG fait part de son inquiétude quant au sort des personnes arrêtées durant les troubles électoraux en Côte d’Ivoire entre août et octobre 2020.
D’après une enquête menée par Amnesty International le mois passé, et sur laquelle elle a communiqué ce vendredi 26 mars, au moins 300 personnes ont été mises en prison entre août 2020, début des manifestations contre le troisième mandat d’Alassane Ouattara et l’élection présidentielle d’octobre.
La plupart ont été prises en flagrant délit, mais se trouvent toujours en détention provisoire. « Beaucoup n’ont même pas d’avocat, n’ont pas vu de juge, explique Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International. Les conditions sont très difficiles. La prison d’Abidjan est en surpopulation chronique. Il y a presque 8 000 personnes détenues en 2020, pour une prison qui a une capacité de 1 500 personnes. »
Une surpopulation notamment due à des « recours systématiques à des détentions provisoires. La moitié des 8 000 personnes qui étaient détenues à la Maca en 2020 étaient en détention provisoire », précise la responsable de l’ONG.
« Une forme de punition »
Le cas de ces détenus met en lumière l’usage systématique de la détention provisoire par la justice ivoirienne. « Il y a un vrai problème structurel. On a tendance à considérer que, quelque part, la détention provisoire, c’est comme une forme de punition, avant même le jugement. Ce qui est totalement contraire aux principes du droit », ajoute Samira Daoud.
Selon l’ONG, le temps des procédures doit être accéléré. « Ces personnes auraient dû, pour la plupart, être jugées en flagrant délit, souligne-t-elle. Soit permettre au moins à ces personnes d’être libérées et de comparaître libres, si elles devaient comparaître devant un juge, un jour. »
Texte par : RFI