Ce n’est peut-être pas le modèle de “démocratie” souhaité, ni le champion voulu par les autoproclamés panafricanistes…Au moins la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara essaye tant bien que mal de respecter les formes institutionnelles et ne se dirige pas de facto vers une présidence à vie comme chez les “pères de la Nation” bantous d’Afrique centrale (Cameroun, Tchad, Congo Brazzaville, Gabon…), dans un climat des affaires progressivement restauré.
C’est déjà ça de pris!
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Côte d’Ivoire: Amadou Gon Coulibaly nommé nouveau Premier ministre
Un nouveau Premier ministre, nommé ce mardi soir, en Côte d’Ivoire. Amadou Gon Coulibaly, remplace Daniel Kablan Duncan, nommé mardi matin 10 janvier au poste de vice-président. Le député-maire de Korhogo, grande ville du nord, Amadou Gon Coulibaly était précédemment secrétaire général de la présidence. Il est un proche du président.
Agé de 57 ans, Amadou Gon Coulibaly a été reçu dans les bureaux présidentiels conjointement par le président Ouattara et par le vice-président Daniel Kablan Duncan.
Les choses s’accélèrent, politiquement parlant, avec mardi matin la nomination du fidèle ex-Premier ministre Daniel Kablan Duncan comme premier vice-président du pays et second personnage de l’Etat.
Amadou Gon Coulibaly, pour sa part, vient lui de se voir chargé de constituer dans les plus brefs délais son équipe ministérielle. Membre du Rassemblement des républicains (RDR) du président Alassane Ouattara qui forme avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien président Henri Konan Bédié, la coalition au pouvoir, le nouveau chef du gouvernement est issu d’une influente famille de Korhogo, principale ville du nord du pays, dont Amadou Gon Coulibaly est d’ailleurs le député-maire.
Amadou Gon Coulibaly a été ministre de l’Agriculture d’octobre 2002 à février 2010 et secrétaire général de la présidence depuis 2011.
Il y a eu dans la journée, semble-t-il, au palais présidentiel un joli ballet d’allers-retours de ministres. S’il paraît peu probable que les postes régaliens comme ceux des Affaires étrangères, de la Défense, de la Justice ou de l’Intérieur changent de main, on dit aussi qu’une petite dizaine de ministères pourraient voir apparaître de nouveaux visages dans les 48h.
Daniel Kablan Duncan nommé vice-président de la Côte d’Ivoire
Moment historique ce mardi 10 janvier à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire. Au lendemain de sa démission de son poste de Premier ministre, Daniel Kablan Duncan a été désigné vice-président, un nouveau poste créé par la Constitution promulguée en novembre. Le président Alassane Ouattara l’a annoncé ce matin devant les députés réunis en session extraordinaire.
Le chef de l’Etat, devant l’ensemble des députés de cette nouvelle législature, n’a pas eu de mots assez élogieux à l’égard de celui qui fut pendant quatre ans son Premier ministre : un collaborateur « fidèle, dévoué », ayant un « grand sens de l’Etat » et un « patriote dévoué ». C’est ce qu’a décrit le président Ouattara, laissant planer quelques instants le suspens avant de prononcer donc le nom de Daniel Kablan Duncan.
Aussitôt, un tonnerre d’applaudissements a éclaté dans l’hémicycle, les députés se levant comme un seul homme, dans une standing ovation pour acclamer le nouveau – et premier – vice-président de l’histoire ivoirienne et de cette troisième République.
L’émotion de Daniel Kablan Duncan
Visiblement ému, l’ancien Premier ministre d’Henri Konan Bédié en 1993, puis d’Alassane Outtara depuis 2012, rompu aux questions des finances et de diplomatie, s’est levé pour aller rejoindre au perchoir le chef de l’Etat et le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, pour une photo de famille, avant la fin de la cérémonie.
Daniel Kablan Duncan, qui avait démissioné hier, lundi 9 janvier, de son poste de Premier ministre, a dit peu après son émotion. « Je voudrais indiquer à quel point je suis heureux et ému de la décision prise par le président de la République de bien vouloir me nommer à cette haute et prestigieuse fonction de vice-président de la République. Je dois dire que ces remerciements vont aussi à son aîné, le président Henri Konan Bédié, avec lequel il a toujours travaillé en synergie et en symbiose.
Je voudrais dire aussi que lors de la remise de la démission hier, en tant que Premier ministre mais aussi pour l’ensemble des membres du gouvernement, il a bien voulu renouveler son appréciation du travail que nous avons fait. Et je voudrais donc à nouveau lui exprimer ma profonde gratitude et lui dire que nous sommes bien sûr à sa disposition pour travailler avec foi et ardeur dans la mise en œuvre de sa grande mission de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020 ».
La suite du programme…
La journée n’est pas tout à fait terminée, car le président doit signer le décret portant nomination de son vice-président conformément à la Constitution. Comme Daniel Kablan Duncan ne sera pas le futur patron du prochain gouvernement, il va falloir lui trouver un successeur. Plusieurs noms circulent. Ceux de Niamien N’Goran et de Thierry Tanoh avaient un temps circulé au plus fort des rumeurs et des spéculations en tous genres, dont Abidjan est très friand.
Et si, comme pour son premier vice-président, le chef de l’Etat cherche un homme de confiance, dévoué et sur lequel il peut se reposer, il est un secrétaire général de la présidence qui ferait parfaitement l’affaire : Amadou Gon Coulibay, député de Korhogo, triomphalement élu lui le 18 décembre dernier. C’est le nom qui revient avec le plus d’insistance depuis quelques semaines.
Les deux hommes – Gon Coulibaly et Kablan Duncan – étaient d’ailleurs à la mi-journée à l’Assemblée nationale, côte à côte, comme pour préfigurer la future équipe dirigeante de Côte d’Ivoire.
A suivre, donc.