Source: cameroon-info.net
Selon les magistrats, cette arrestation s’est faite en violation de l’article 629 du Code de Procédure pénale.
L’arrestation de Paul Ayah Abine, avocat général près la Cour suprême, du point de vue de certains magistrats de cette haute instance judiciaire, ne respecte pas la loi du Cameroun. Rencontrés par le Quotidien Emergence qui rapporte leurs propos dans son édition du 26 janvier 2017, les magistrats ne cachent pas leur mécontentement à ce sujet.
«Je suis abasourdi. Cette arrestation s’est faite en violation de l’article 629 du Code de Procédure pénale», déclare un Conseiller de la Cour suprême. Il faut dire que la disposition juridique à laquelle fait allusion le Conseiller suscité stipule que «lorsqu’un magistrat de l’ordre judiciaire est susceptible d’être inculpé d’une infraction, le Procureur général compétent présente une requête au président de la Cour suprême qui désigne un magistrat chargé d’instruire l’affaire et trois autres, d’un grade au moins égal à celui du mis en cause, en vue du jugement éventuel de l’affaire en premier ressort».
Paul Ayah Abine a été arrêté samedi dernier à son domicile par six hommes armés, et conduit au Secrétariat d’État à la Défense (SED) où il reste détenu, mène aussi des activités politiques. Président du Peoples action party (PAP), les magistrats de la Cour sont clairs à ce niveau: ce pan de sa vie ne saurait justifier la forme de son arrestation.
«On l’a arrêté parce qu’il a exprimé ses opinions. Mais quand on le nommait à la Cour suprême, on savait qui il était, quelles étaient ses idées politiques qu’il n’a d’ailleurs jamais cachées. Pourquoi faire semblant aujourd’hui d’être surpris par son combat politique ?», déclare un magistrat.
Pour eux, l’arrestation de Paul Ayah Abine leur montre que personne n’est à l’abri. Aussi, ils attendent aujourd’hui de voir la réaction des chefs de la Cour suprême.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)