Le Cameroun , court le même risque d’implosion , que naguère le Rwanda . En effet , on voit de façon assez récurrente, sur les réseaux sociaux , proliférer des messages d’incitation à la haine , qui sont des véritables appels au meutre, à l’encontre de certaines ethnies , au motif que le président camerounais en serait issu .
C’est d’autant plus dommage , que ces messages d’un obscurantisme médiéval , proviennent d’intellectuels de la part desquels , on se serait attendu à plus de pondération , et même à certain leadership , dans une forme d’apaisement et de réconciliation, entre nos compatriotes. Si on en croit les auteurs , de ces incantations haineuses , tous les Bétis/ Bulus mériteraient l’échafaud , du seul fait de leur appartenance tribale commune , avec le chef de l’État .
Ainsi , les Betis/ Bulus , sont comptables de la gestion du régime de Paul Biya , dont le président du Sénat Nyatt Djfendji, un natif de l’Ouest , qui a précipité la SONEL ( Société nationale d’électricité) dans la banqueroute , est susceptible d’assurer l’intérim en cas de vacance du pouvoir ?
Ahmadou Ahidjo , n’a pas gouverné le Cameroun uniquement avec les gens de son ethnie , ou de sa tribu . Idem pour Paul Biya , dont le régime est certes critiquable , mais qui ne gouverne pas qu’avec les siens , qui sont numériquement plus victimes de l’opération Épervier que les autres .
Qu’on veuille critiquer la gestion de la crise anglophone, c’est tout à fait légitime et même souhaitable . Qu’on souhaite discuter de la forme de l’État ? Nous l’appelons de nos vœux , depuis des décennies dans un cadre républicain qui le moment venu, sera défini par le plus large consensus possible . Mais indexer, une partie de nos compatriotes , au seul motif de leurs origines ou appartenances ethniques et tribales , c’est du fascisme pur et simple dont nous ne voulons pas , messieurs les écrivains de pacotille . Vos talents d’écrivains , ne sont pas un chèque en blanc , pour inciter vos compatriotes à la haine , de leurs semblables .
Nous ne connaissons pas les Betis / Bulus , les Bamilékés , Bassas , Doulas , etc. Nous ne connaissons que des camerounais , dans leur grande diversité et mosaïque . Un écrivain , fut- il talentueux , qui n’a pas intégré cette dimension , n’est qu’un écrivaillon gratte – papier , et apprenti Tonton- macoute.
Par Jean-Pierre Du Pont