A l’audience du 26 octobre 2017 des personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone, Mancho Bibixy animateur de la radio Akwaba FM à Bamenda au Nord-Ouest, a été le premier à prendre la parole au Tribunal militaire de Yaoundé. «Madame la présidente oui j’ai marché condamnez-moi à mort, mais laissez ces enfants rentrer à Bamenda, ils n’ont rien fait. Ils sont détenus dans de très mauvaises conditions, sans surtout pouvoir bénéficier de l’assistance de leurs parents. Lorsque certains membres de leurs familles viennent leur rendre visite en prison, ils sont recalés devant le portail parce qu’ils n’ont pas un permis possible de les libérer, c’est mieux qu’on les juge à Bamenda où ils peuvent bénéficier de l’assistance de leurs proches», a-t-il déclaré.
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Il faut dire qu’après sa prise de parole et celle des autres détenus qui ont dénoncé les conditions inhumaines dans lesquelles ils sont incarcérés, Mancho Bibixy considéré aujourd’hui comme le seul leader de la contestation anglophone qui reste en détention, a été accusé par l’adjudant-chef major des renseignements et de la transmission à Bamenda. Ce dernier a affirmé que Mancho était parmi les instigateurs de la rébellion. Concernant les codétenus de l’animateur radio, l’adjudant-chef qui parlait dans la posture de témoin du Ministère public a indiqué au Tribunal, qu’il ne pouvait pas identifier les personnes qui commettaient les exactions dans la ville de Bamenda le 8 décembre 2016.
Pour rappel, Mancho Bibixy a été arrêté le 30 novembre 2016 à Bamenda. Vu une fois dans un cercueil au cours d’une marche, le 28 novembre 2016 il avait aussi manifesté en compagnie des Députés et Sénateurs du Social Democratic Front. Il avait alors été porté en triomphe par les personnes présentes sur les lieux. Mancho Bibixy n’a pas bénéficié de l’arrêt des poursuites décidé par le Président de la République le 29 août 2017. Il répond devant le Tribunal militaire de Yaoundé, des accusations d’hostilité contre la patrie, dégradation des biens publics, pillage en bande et coaction des actes de terrorisme.
Par Liliane J. NDANGUE | Cameroon-Info.Net