De son manque d’intégrité.
Nous disions dans notre précédente sortie qu’en contexte républicain et démocratique, l’armée en tant qu’institution doit jouer le rôle d’arbitre et de régulateur du jeu politique. L’armée camerounaise le peut-elle donc?
Lire aussi : CRISE ANGLOPHONE: Quand l’ARMÉE est “LE” problème! (Première partie).
Nous avons démontré le déficit de formation civique de notre armée. Qui plus est, pour arbitrer, il faut afficher un profil d’intégrité au-dessus de tout soupçon.
Or, l’armée camerounaise ne s’est jamais mise en position d’arbitre. Elle est une partie qui manifestement a choisi son camp, celui du pouvoir en place. Comment expliquer ce comportement?
Pour commencer et comme nous l’avons vu, son histoire y est pour beaucoup. Mais en plus, la corruption qui a cours dans notre société ne l’a pas épargnée non plus. Ce qui fait donc qu’un procès du système serait aussi et surtout celui de notre armée.
Regardez comment l’opération épervier évite l’armée. D’aucuns veulent me convaincre que c’est parce qu’elle n’a pas de corrompus en son sein mais, qui ne se souviens du scandale des détournements au trésor public (mboma)? Les militaires, au nombre desquels de hauts gradés se sont faits payer des rappels et des éléments de salaires indus pour des montants affolants. Là aussi, le pot aux roses a été découvert mais, aucune sanction n’a été prise.
Allez dans certains quartiers de la ville de Yaoundé en création, Odza par exemple, pour voir ce que font les hauts gradés de l’armée en termes d’immobilier. On dirait que la guerre est là pour les rendre encore plus prospères. Seulement, on se souvient des plaintes des hommes de troupes déclarant ne pas avoir de rations suffisantes ou encore ne percevant pas leurs primes. Là aussi, aucune enquête à notre connaissance n’a jamais été ouverte.
Bien plus, vous retrouvez les hommes en tenues bien placés dans tous les trafics: or, bois, diamants, etc. Certains ont même été convaincus de pratiques criminelles en association avec des malfaiteurs.
C’est donc des gens qui doivent tout au système qui en plus, leur garantit une forte impunité.
Comment donc cette armée ne va pas travailler pour le système? Comment ne va-t-elle pas prendre des libertés avec les valeurs de la république?
C’est pour cela que lorsque l’armée s’engage en tant que partie, c’est d’abord pour préserver les intérêts de cette bourgeoisie parasite qu’elle est devenue au fil des temps. Nous sommes donc ses esclaves, nous le peuple et, elle s’attelle chaque fois à nous le démontrer quand on l’envoie réprimer des manifestations.
L’armée ne se comporte pas en force d’occupation seulement au NOSO, elle se comporte ainsi dans tout le territoire. Une armée au dessus de la république, une armée au dessus de la loi. Elle restera le vrai problème de ce pays tant qu’on ne va pas la réformer.
Par le passé, elle a brutalement et impunément réprimé des civils, ceci dans d’affreux bains de sang. Aujourd’hui dans le NOSO, c’est à son tour de pays le prix de ce même sang en tant qu’allié du clan au pouvoir que les activistes de ce côté-là menacent par leur engagement. Ce n’est pas le Cameroun qui se bat au NOSO, c’est un système qui joue sa survie.
Par Leonide Mfoum