De l’Albatross aux Chants du Cygne
Par Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-Parole du CL2P
Jeannette Noura Marafa, l’inspiration du CL2P dans sa forme actuelle, est décédée à Paris le 25 août 2017 après avoir mené une longue lutte pour la libération de son mari le Ministre d’État Marafa Hamidou Yaya séquestré depuis huit (08) ans par le dictateur Paul Biya (88 ans, 37 ans de règne) et sa femme Chantal Biya. La défunte Mme Marafa incarne, avec son mari, les principales figures des martyrs produits par le régime de Yaoundé à travers ses pratiques de punitions cruelles, inhabituelles et sadiques que sa propagande tient absolument que nous oublions en rangeant tout cela dans une mission chimérique de la lutte contre la corruption pompeusement baptisée « Opération Epervier ». Qui peut le croire ???
Au fond, le Cameroun est un pays qui n’a jamais connu son âge d’or. En effet depuis son indépendance en 1960, il n’a connu qu’une dictature implacable et seulement deux présidents. Ainsi, l’actuel président Paul Biya, dans les années quatre-vingt (80), après un long numéro de bonimenteur sur l’intervention du FMI alors même que l’accumulation de la dette devenait intenable, a fini par tomber dans l’escarcelle du programme d’ajustement structurel (PAS) du Fonds monétaire international (FMI) et son idéologie de la destruction des services publics et des acquis sociaux.
Cela n’a pas pour autant empêché, le même chef de l’État de se lancer dans l’achat couteux d’un avion présidentiel contre les recommandations du FMI, transformant du coup sa propre administration en une administration hors la loi, multipliant toutes sortes d’insécurités financières et physiques, dans une culture bien comprise d’impunité de sa personne et de culpabilité de ses collaborateurs les plus gênants pour la préservation du pouvoir. En réalité dans tout ce processus, M. Biya a démontré son mépris souverain, et pour la maîtrise de la dépense publique, et pour le respect de l’impartialité de la justice.
Ce fut aussi le début de la fin du régime de Biya, qui avait tant professé une idéologie de la bonne gestion à travers un triptyque poétique : «Renouveau, Rigueur et Moralisation». Nous assistions donc à la fin de Paul Biya comme figure de modernisation et de modernité. Car dans la pratique, la propre administration de Biya a dû et doit toujours recourir à des expédients budgétaires peu orthodoxes, dans le cas d’espèce, en jetant son dévolu sur l’acquisition d’un avion, l’Albatros, contre la surveillance et la supervision du FMI, faisant de la sorte de toutes les personnes impliquées dans la chaîne de commande de cette avion des criminels de facto.
De plus, à cette dérogation aux devoirs publics sont venus s’ajouter un univers de faits alternatifs et une culture d’intrigues de palais sans vergogne, foisonnant en permanence de jalousies envers les rares compétences, de narcissisme et de théories de complot … culminant dans leur mise au banc des accusés du régime à travers l’arme imparable de la lutte contre la corruption. Paul Biya pouvait ainsi se débarrasser de tous ceux qu’il a voulu sortir du champ de bataille politique, car perçues par lui comme une menace pour sa présidence à vie et son culte de l’immortalité obscène.
Ce fut le début de la chute du ministre d’État, Marafa Hamidou Yaya qui (circonstance aggravante) s’était ouvert sur la question brûlante de la retraite du dictateur lors d’une conversation avec l’ambassadrice américaine au Cameroun. Ce dernier a toujours considéré ce sujet comme un crime de lèse-majesté.
Depuis lors, la famille Marafa subit le martyr et est l’objet d’une cruelle et inhabituelle punition collective de la part du régime de Yaoundé et d’un dictateur qui a la rancune tenace.
Il est maintenant évident qu’il n’y a pas d’autre moyen de sortir de cette grave crise politique sans chasser un régime fondamentalement structuré autour du culte du président à vie et de son immortalité obscène, aggravé aujourd’hui par la pandémie du COVID-19. Parce que nous sommes face à un régime traditionnel, inhumain et opaque, irrémédiablement fermé à la modernité malgré les apparences.
Le CL2P n’a pas cessé de sonner l’arme sur ce drame familial comme sur tant d’autres, sachant que notre crise sanitaire actuelle devient elle aussi plus qu’une question de vie (et de mort), mais aussi de droits de l’Homme et de démocratie.
Gardons en effet à l’esprit que le pays tout entier et nos vies sont en jeu, et dépendent certes de notre survie mais aussi de la façon dont le martyr des Marafa nous parle et sait raisonner en nous en devenant une force d’inspiration pour notre capacité de résistance à l’arbitraire et à la cruauté d’un ennemi qui a le don de s’acharner sur nos moindres défaillances.
Équilibrons nos comptes parce que nos vies en dépendent
Pr. Olivier J. Tchouaffe, Porte-Parole du CL2P
Vidéo:
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From the Albatross to the Swan Song
From Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
Jeannette Noura Marafa, the inspiration for the CL2P in its current form, who died in Paris on August 25, 2017 after having fight a long for the liberation of her husband Marafa Hamidou Yaya (who turn 68 yesterday may 19 and remains sequestrated for eight (08) years by the dictator Paul Biya (88, 37 years of reign) and his wife Chantal Biya, is with Marafa Hamidou Yaya the figures of the martyr in the regine of Yaoundé’s sadistic cruel and unusual punishment practices, whose the regime propaganda wants us to forget all that by claiming mission accomplished in the fight against corruption.
Cameroon is a country which never knew its golden age. From its independence in 1960, it has only known an implacable dictatorships and only two presidents.
Hence, the current president, in the eighties, after a history of long denial while accumulation of a massive debt, the regime of Yaoundé felled into the trap of the Structural Adjustment program (SAP) from the International Monetary Fund (IMF) and its ideology of the destruction of public services and rightful benefit.
The head of state decided to buy a plane against the recommendation of the IMF turning his own administration into an outlaw administration and driving up not only collective financial but physical insecurities and a culture of collective guilt as well, in the process, showing no core belief in justice. That was the beginning of the end of the Biya’s regime professed ideology and its poetic proclamation of “Renewal, Rigor and Moralization.” More, the end of Paul Biya as a figure of modernization and modernity.
In practice, Biya’s own administration had to and his still dealing with unorthodox budgetary choices, in this case, fixating on acquiring a plane, the Albatross, against the surveillance and the supervision of the IMF making all the people involved into the chain of command of acquiring the plane de facto criminals.
What is more, this dereliction of duties came packaged with a universe of alternative facts and a culture of shameless palace’s intrigues, bitter jealousy, narcissism and conspirational narcissism blaming others for things within the regime’s control driven by the cynical decision to use the tool of corruption to clear the political battlefield of people perceived to be a threat to the leader’s career and cult of obscene immortality.
This was the beginning of Senior Minister’s, Marafa Hamidou Yaya, downfall.
He is on record opening up practical conversation about the burning question of the dictator’s retirement who always considered these kinds of conversation as crime of lese-majeste. From then on, the Marafa’s family has been suffering the martyr and the object of cruel and unusual punishment from the regime of Yaoundé from a president now missing in action.
It is now obvious that there is no other way of coming out of that grave political crisis without changing a regime structured by the president’s cult of obscene immortality now compounded by the pandemic of the COVID 19. A traditional and opaque regime closed to modernity.
Now, the CL2P has sounded the alarm knowing that our current sanitary crisis is more than an issues of life, human rights and democracy. The country and our lives are at stake and depend on the survival of our country and how the Marafas become inspirations to face ourselves and our collective faulty lines.
Let’s balance our accounts because our lives depend on them.
Olivier J. Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P