Compte rendu de l’audience de Brice Laccruche Alihanga Fargeon devant le Tribunal Correctionnel de Libreville, ce mardi 26 Octobre 2021
C’est à 9h00 que le Président du Tribunal de Première Instance de Libreville a fait son entrée dans la salle d’audience, accompagné de ses deux vice-présidents , de l’ autre côté de la Magistrature assise, le Procureur de la République et son adjoint ont également pris place.
La dernière carte du Puzzle, Brice Laccruche Alihanga Fargeon ( BLA ) est appelé à la barre sous les regards inquisitoire , BLA est très aimaigri par rapport à sa dernière apparition au tribunal le… vêtu d’une chemise qui semble être de la taille XXL , et d’un pantalon qui descend Mais BLA refait monté son pantalon , c’est la ceinture qui manque ou c’est BLA qui a trop maigri ? S’interroge mon voisin .Il n’est pas à son 31 comme il avait habitué les gabonais et les gabonaises.
Les 3 avocats de BLA sont présents, tout est réuni pour que les hostilités commencent, le Président du Tribunal va alors faire un rappelle de ladite procédure qui revient suite à l’arrêt de la Cour de Cassation, car
BLA est poursuivi par le Ministère Public pour avoir courant 2004, 2010 et 2012 usé de moyens frauduleux pour se faire indûment délivrer des documents administratifs destinés à constater un droit, une identité ou une qualité, notamment obtenir des jugements et certificats de nationalité. Délit prévu et puni par les dispositions de l’ article 122 du code pénal gabonais. Le Président brandit les documents querellés ( deux certificats de nationalités et un acte de naissance transcrit à la mairie du premier arrondissement de Libreville)
Pouvez vous nous dire comme vous avez fait pour obtenir ces documents ? Le Président pose la question à BLA.
Ce dernier avec une voix atone va relater les faits ci-après : le délit qui m’est reproché ce jour, notamment l’obtention frauduleuse de documents. Ces documents ont été établis sur instruction de mes parents il y a de cela quelques années et j’en ai eu l’utilisation bien que je n’en ai tiré aucun avantage auquel je n’aurais eu droit initialement.
Je tiens à préciser ici que je ne suis ni un touriste ni un aventurier. J’ai 41 ans de vie à ce jour ; sur ces 41 années j’en ai passé environ trois (03) hors du Gabon. J’ai été baptisé à 1 an à l’Eglise catholique de Glass, mes enfants sont au Gabon, ma famille également. Ma mère est arrivée à 1 an avec ses parents (mes grands-parents) à MBIGOU puis Mayumba en 1954. Après avoir rencontré Monsieur LACCRUCHE en 1979-1980. Elle s’est mariée avec lui lorsque j’avais 4 ans.
Comme il l’a déclaré dans son audition à la DGR, il a toujours dit que j’étais son fils et comme il l’a toujours enseigné, chez nous les Obamba l’enfant appartient à celui qui le garde et non à celui qui le conçoit.
Ainsi, mes parents et moi avons pensé régulariser une situation de fait sachant que dans le pire des cas, de par ma mère, en tant qu’enfant mineur, j’étais et je suis d’office gabonais en vertu de l’article 9 du code de la Nationalité.
La différence entre l’obtention de la nationalité par l’article 9 et par l’article 11 était inconnue de notre part.
Ainsi, mon père qui m’a élevé est celui dont le nom figure sur ces documents même s’il n’est pas mon géniteur. Ma nationalité est donc liée à l’article 9 (filiation maternelle) et non l’article 11.
J’indique ici que je n’ai jamais bénéficié ni cherché à bénéficier d’aucun avantage supplémentaire accordé à un gabonais selon l’article 11. Je n’ai occupé aucun poste ni fonction le requérant.
Mes parents et moi n’avons pas voulu porter préjudice à qui que ce soit et je pense humblement que cela n’a jamais été le cas.
BLA s’explique, mais visiblement il manque d’énergie, le Président du Tribunal va s’exclamer. Parlez un peu plus fort !
Après le Président du Tribunal résume les propos de BLA en ces Termes : son père géniteur n’est pas Alihanga mais FORGEON et quand Alihanga a rencontré la Mère de Brice, il n’avait que 4 ans.
Puis la parole est donnée au procureur de la République qui va demander à BLA s’il a obtenu les documents de façon frauduleuse? BLA va dire qu’il a juste ajouté le nom de ALIHANGA en qualité de père, alors que c’est FORGEON son père géniteur.
L’audience semble allée vite ,il est 9h28 quand le président du tribunal donne la parole au procureur pour ses réquisitions, le procureur rappelle que selon l ‘ article 9 du code de nationalité gabonaise, du fait de la naturalisation de la mère de Brice suite à son mariage avec ALIANGHA par conséquent Brice obtient également la nationalité gabonaise vu qu’il était mineur. Ensuite, le Procureur de la République va montrer au tribunal que quand BLA a saisi le Tribunal de Franceville en 2004 pour ajouter le nom ALIHANGA,il avait dit que ALIHANGA était le nom de son grand-père alors que c’est archi faux martele le Procureur de la République . Le Procureur va même lire les déclarations de la mère de BLA qui avait été interrogée sur la question. La maman dira que quand elle a connu ALIANGHA son fils Brice marchait déjà et que son père est bel et bien FARGEON. Le Procureur va alors dire que les informations données par BLA sont erronées et cela caractérise le faux, il demande alors au tribunal de le condamner à 5 ans de prison ferme et 5 millions d’amende.
La défense est appelée à plaider , Me Irené va trouver comme moyen de défense nos us et coutum, l avocat explique le père n’est pas celui qui met au monde mais celui qui garde, celui qui nourrit l’enfant, celui qui élève l’enfant .
Quant à Me Anges qui semble n’est pas être à son grand jour, va faire l’une des plus courtes plaidoiries de l’ histoire du barreau gabonais ” si nous étions dans un état de droit, mon client ne devrait pas être jugé ” fin de plaidoyer de Me Anges .
Me Jean Paul Moumbembé va venir plaider la miséricorde du tribunal, il dira au tribunal de ne pas condamner son client à 5 ans ferme, car il a reconnu les faits, il n’a pas menti au tribunal dira Me Moumbembé.
Le Président donne une dernière fois la parole à BLA , puis l’affaire à été mise en délibéré pour le 29 octobre 2021.
Sos Prisonniers Gabon pour l’indépendance de la justice.
HUMANISONS LES PRISONS