“Nous condamnons (…) la barbarie et l’usage irresponsable d’armes à feu contre les civils non armés par les Forces de défense et de sécurité, même en réaction à des provocations”, écrivent les évêques de la province ecclésiale de Bamenda, couvrant les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
Certains fidèles qui tentaient simplement de se rendre à la messe ont été “pourchassés dans leurs maisons, certains arrêtés, d’autres mutilés, tandis que d’autres encore – dont des adolescents sans défense et des personnes âgées – ont été tués par des tirs, notamment depuis des hélicoptères”, accusent ces évêques.
“Des gens ont perdu des proches dans ces meurtres brutaux, et ignorent même parfois ce que sont devenus les corps”, emportés “on ne sait où”, s’offusquent-ils, faisant par ailleurs état de nombreuses arrestations.
A Bamesing (nord-ouest), des “jeunes hommes ont été capturés et fusillés dans les jambes”, ajoutent-ils, qualifiant d’ “horrible” les “images d’actes de violence commis contre des civils non armés et innocents”, et s’interrogeant sur le sort des personnes arrêtées et conduites vers des lieux inconnus.
La conférence épiscopale “appelle le gouvernement à relâcher tous ceux qui ont été arrêtés en lien avec cette crise”, et déclare faire du 14 octobre une journée de deuil “pour tous ceux qui sont morts à cause de la crise socio-politique actuelle”.
Selon Yaoundé, les forces de sécurité et de défense ont agi en légitime de défense.
Dimanche, les indépendantistes anglophones du Cameroun ont tenté de manifester pour proclamer symboliquement l'”indépendance” de ces deux régions.
Au moins quatorze personnes ont été tuées dans les violences en marge de cette proclamation symbolique, selon un bilan établi par l’AFP, ainsi que cinq prisonniers qui tentaient de s’évader. Des ONG locales évoquent des bilans bien plus lourds.
Avec AFP
[spacer style="1"]
Cameroun: (r)établir les responsabilités dans le massacre des populations civiles anglophones
Des ordres ont bel et bien été donnés aux soldats camerounais de tirer, notamment dimanche 01 octobre 2017, sur des manifestants pacifiques anglophones.
Ces ordres, ce ne sont pas les occidentaux qui les ont donnés. Il y a bien eu quelqu’un, même confiné dans une suite présidentielle de l’hôtel intercontinental de Génève (comme par hasard en occident), qui a bien pu les donner, ou les déléguer à ses “collaborateurs, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la constitution du Cameroun.
À défaut d’une enquête indépendante sur place, la justice internationale devra se rendre à l’évidence des poursuites à engager contre les auteurs et donneurs d’ordres de ces crimes contre l’humanité perpétrés au Cameroun, après tant d’autres jusqu’ici impunis.
Joel Didier Engo, Président du CL2P