Pour la coalition d’ONG qui exigent le report des législatives, les conditions ne sont pas réunies pour l’organisation d’un scrutin transparent au Congo-Brazzaville.
Une coalition d’organisations congolaises a appelé jeudi au report des élections législatives fixées au 16 juillet par les autorités.
Le 13 mai, un décret du président Denis Sassou Nguesso fixait au 16 juillet prochain le premier tour des législatives qui seront couplées pour la première fois aux élections locales et municipales au Congo.
Tournons la Page demande “l’ajournement des électionsjusqu’à ce que la refonte du fichier électoral soit effectuée, et qu’une commission électorale véritablement indépendante ait été mise en place”, écrit dans un communiqué cette coalition d’organisations de la société civile congolaise.
L’ONG “s’interroge sur l’opportunité de ce scrutin, pour lequel aucune nouvelle garantie de transparence n’a été apportée depuis la tenue des élections présidentielles” de mars 2016, remportée par M. Sassou Nguesso dès le premier tour.
La victoire de M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 33 ans à la tête du pays, a été décriée comme frauduleuse par la plupart des candidats d’opposition, dont deux sont aujourd’hui en prison.
Pour Tournons la Page, les violences en cours dans le département de Pool, dans le Sud, “devraient être la priorité absolue du gouvernement”.
Le Pool est en proie à des violences depuis plus d’une année. La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) a dénoncé récemment la “répression à huis clos” qui se déroule, selon elle, dans cette région voisine de Brazzaville.
“La tenue d’élections alors même que des milliers de personnes déplacées vivent loin de chez eux, et ne pourront évidemment pas voter, illustre la volonté de passer sous silence la grave situation du Pool”, estime Tournons la Page.
La semaine dernière, le gouvernement congolais a lancé une opération de révision des listes électorales en vue de la refonte du fichier électoral, qui comptait plus de 2,1 millions d’inscrits lors de la présidentielle de mars 2016.
Les législatives de 2012 avaient été boycottées par la majeure partie de l’opposition, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin démocratique et transparent.
Pour les prochaines législatives, 151 sièges de députés seront en jeu, soit 12 de plus que dans l’Assemblée nationale sortante. Les députés congolais sont élus au scrutin majoritaire direct à deux tours. Le deuxième tour devrait avoir lieu le 30 juillet.
Avec AFP