Dialogue national et Banalité de la neutralisation politique à Yaoundé
Le «grand dialogue national», également connu précédemment sous le nom de «tripartite», caractérise les utilisations stratégiques du divertissement politique et les méthodes restrictives du régime de Yaoundé. C’est un usage des médias et du divertissement politique pour maintenir le contrôle social et des normes politiques hégémoniques. En fait une autre forme de régulation biopolitique rationalisée, enchâssée dans la gestion corporelle, qui contrôle les formes politiques de visibilité et d’invisibilité pour des citoyens (devenus ou transformés en) consommateurs.
En pratique par conséquent, le «grand dialogue national» est un autre moyen pour le régime de Yaoundé de gérer et de promouvoir la banalité politique, tout en masquant la violence de l’État et la capacité réduite voire l’étouffement de l’opposition légitime. Le CL2P comprend parfaitement cette forme cynique de réalité autorisée et refuse de s’inscrire dans la campagne de relations publiques du régime de Yaoundé, puis d’endosser la propagande idéologique du mythe de la « démocratie apaisée » et de la « transparente » sans la libération et la participation de prisonniers politiques reconnus par notre organisation.
Dit simplement, ce « grand dialogue national » est à nouveau une autre forme de censure par un semblant transparence (via des consultations préliminaires), et rien de plus qu’une version organisée de la politique camerounaise selon la seule volonté du régime tyrannique de Yaoundé. Le CL2P n’est pas dupe de l’importance de conserver le pouvoir à tout prix et l’influence nécessaire, à travers la propagande orchestrée pour le régime de Yaoundé.
Au cours des 37 dernières années, ce régime a de la sorte réussi à vendre de la « démocratie apaisée » et à façonner des récits hégémoniques utiles au maintien du système totalitaire. En fait, le « grand dialogue national» est une forme de marché de dupes et de vente du régime de Yaoundé, visant notamment à remplacer les véritables politiques démocratiques et les délibérations publiques. Il s’agit d’un dialogue national qui justifie l’oppression qu’a constamment nié le régime lui-même. C’est un lieu où la notion de « Parler-Vrai » est perçue comme une insulte ou un acte de déloyauté envers le régime en place, qui ne comprend absolument rien d’autre que les actes d’acclamation et les motions de soutien.
C’est pourquoi le CL2P affirme que pour un vrai dialogue national, la participation doit être démocratique et inclusive, y compris les prisonniers politiques reconnus par notre organisation. En effet tous les citoyens camerounais actifs ont non seulement le droit de participer et d’exercer leurs devoirs civiques, mais également d’être compris sans d’autre forme de procès. Tout le reste n’est et ne sera qu’une autre expression de monologue et de monopolisation du pouvoir, en lieu et place d’une pratique collective de la démocratie véritable.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
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English version
National Dialogue and the Banality of Polititainment in Yaoundé
The “national dialogue,” also known earlier as the “Tripartite” is the feature of strategic uses of political entertainment and restrictive policies by the regime of Yaoundé. It is a use of media and political entertainment to maintain social control and hegemonic political standards. Thus, another rationalized biopolitical forms of regulation embedded in bodily management that regulates political forms of visibility and invisibility for citizen-consumers.
In practice, consequently, “national dialogue” is another way for the regime of Yaoundé to manage and promote political banality while masking state violence and the diminished capacity of the legitimate opposition. The CL2P understands this form of authorized reality and refuse to be embedded in the regime of Yaoundé’s public relation campaign and fake claims of “appeased democracy” and transparency without the release and participation of political prisoners recognized by our organization.
Otherwise, this national dialogue is again another form of censorship through openness and nothing more than a curated version of Cameroonian politics.
The CL2P understands the substantial power and influence of the regime of Yaoundé’s propaganda. For the past 37 years, that regime has been successful at selling “appeased democracy” and shaping hegemonic narratives that benefit the regime. In fact, national dialogue as a form to market and sell the regime of Yaoundé while displacing real democratic politics and public deliberations. Thus, a national dialogue that justifies the oppression that the regime itself denies. Consequently, a place where the notion of “Parler-Vrai” is perceived as an insult or an act of disloyalty for a regime which does not understands anything other than acclamation and support motions.
Consequently, the CL2P claims that for a true national dialogue, participation has to be democratic including political prisoners recognized by our organization. All active Cameroonians citizens not only have the right to participate and exercise their civic duties but also to be understood. Anything else would be an expression of monologue and monopolization of power instead of a collective practice of democracy.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P