Les sujets qui fâchent n’ont -ÉVIDEMMENT-pas vraiment été abordés, les mots « gouvernance », « droits de l’homme » et « corruption » n’ont pas été prononcés, lors de cette rencontre…
Cela faisait plus d’un an que l’Élysée travaillait sur ce rendez-vous. À son origine, cet échange devait être organisé pour du marquer l’anniversaire du discours d’Emmanuel Macron à Ouagadougou, donc en novembre 2018. Mais il avait été repoussé, probablement le temps de trouver le bon interlocuteur avec lequel le président français allait dialoguer. Il fallait trouver un référent africain fort et c’est le président ghanéen qui a donc été choisi.
Lors de ces échanges, principalement en anglais, les deux présidents ont insisté sur le dynamisme des échanges et sur le rôle d’ambassadeur de la diaspora. « Les diasporas ont un rôle essentiel. D’abord parce que je pense que l’on n’a pas assez travaillé avec nos propres diasporas et vu combien c’était une chance. Et quand on veut travailler avec tous les pays d’Afrique et dire que l’on veut repenser ce partenariat, le refaire différemment, nos diasporas sont un formidable levier. Parce qu’elles connaissent les codes, elles ont les accès et elles sont nos meilleurs ambassadeurs et la meilleure façon sur le plan culturel, sur le plan économique, sur le plan sportif, sur le plan politique de dire comment la France et l’Europe peuvent mieux travailler avec l’Afrique », a déclaré en préambule le président Macron.
Un message qu’Emmanuel Macron a aussi voulu adresser à la jeunesse : « La jeunesse africaine, il faut lui offrir un avenir en Afrique ». Ensuite, les deux présidents ont beaucoup parlé du Nigeria, moteur du continent : « Si le Nigeria échoue, toute la région échoue. Si le Nigeria réussit, il portera toute la région. »
« Pas de père Noël »
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, de son côté a tenu à rappeler la responsabilité des Africains dans le développement du continent : « Il faut changer l’histoire du père Noël qui va venir pour développer le continent. Il n’y a que nous qui pouvons développer notre continent. Il n’y a pas de père Noël. Une fois que cette mentalité devient la nôtre, cela change le regard et les relations avec la France, avec l’Europe. »
Les questions, lors de cet échange, ont surtout tourné autour des préoccupations économiques. Les sujets qui fâchent n’ont pas vraiment été abordés, les mots « gouvernance », « droits de l’homme » et « corruption » n’ont pas été prononcés, lors de cette rencontre au ton très différent de celui adopté à l’université de Ouagadougou, où le président français avait échangé surtout avec des étudiants engagés. Cette fois-ci, les intervenants ont été triés sur le volet avec une majorité de cadres et de chefs d’entreprise.
Une audience qui est un peu restée sur sa faim lorsque le président ghanéen, attendu à d’autres engagements, a dû quitter la salle. Mais le président Macron a d’ores et déjà fixé plusieurs autres rendez-vous : la saison culturelle « Africa 2020 » et le sommet Afrique – France prévu à Bordeaux dans un an.
Par RFI