Dictature et Poker Politique
En résumé, même en gagnant une élection dans les urnes au Cameroun, un opposant doit sagement attendre 15 jours, s’en remettant à la seule volonté du « prophète » Paul Biya, qui attribue depuis 36 ans – en fonction de la docilité de chacun – le score qu’il juge moins préjudiciable à sa toute puissance.
Ne vous insurgez surtout pas contre cette drôle de conception du suffrage universel en démocrature camerounaise. Cela pourrait vous valoir toutes sortes de menaces.
Quel pays!
Dans ce contexte politique camerounais, le Professeur Maurice.Kamto n’a pas beaucoup d’options que de jouer au poker. Au poker, dès lors que les joueurs n’ont pas les mêmes ressources, ils peuvent se permettre de prendre plus de cartes et prendre quelques risques de plus. En politique, plus de ressources signifie que vous pouvez vous engagez davantage avec les électeurs. Cependant, un gouvernement indifférent au bien public nécessite une tactique différente, car il n’y a pas d’exigence de plus de « civilité » et de « bonne foi » avec un régime qui n’a jamais ressenti la pression de satisfaire les exigences transactionnelles du public.
Ca veut dire que les Camerounais qui sont victimes d’un syndrome de Stockholm ne comprennent rien au jeu du poker. Kamto est un joueur de poker et en poker quand tu n’as pas les mêmes cartes que les autres , notamment comme Biya qui contrôle absolument tout, tu dois prendre plus de risques et le forcer à abattre ses cartes en exposant ses excès. Comme on dit en Anglais « Take the bait » [mordre a l’Hameçon] ce qui est très possible pour Pa’a Paul, un monsieur qui n’a jamais rien négocier dans sa vie en recourant toujours à la maniere forte.
En effet, le professeur Kamto, qui connaît très bien le régime pour avoir été membre du gouvernement, comprend le fait que le régime ne peut s’empêcher de riposter dès qu’il se sent agressé, c’est dans son ADN. D’ailleurs le ministre d’état Hamidou Marafa Yaya est illégalement détenu pour la même raison, le régime aurait mieux fait de ne rien dire du tout. Cependant, le régime se comporte clairement de manière infantile avec une spirale frénétique de cynisme, d’opportunisme et de peur qui laisse peu de ses membres paraître à leur mieux et expose en réalité leur tactique de guerre politique dans son aspet le plus sauvage.
En effet, il aurait été préférable de laisser le prof. Kamto tranquille et de ne pas lui accorder une attention supplémentaire. Cette tempête médiatique visait évidemment à le placer en position de légitime défense, mais le régime de Biya a malgré cela fini par paraître déstabilisé.
De plus, ce type de poker politique souligne l’importance à long terme de l’activisme politique et de la créativité, qui obligent les espaces critiques à redéfinir des formes appropriées de citoyenneté et de politique institutionnelle.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
English version
Dictatorship and Political Poker
The CL2P never thought that the Cameroonian’s opposition would have it easy. Indeed, in the aftermath of the presidential election in the « Very Very Democratic Republic » of Cameroon …The founder president’s subjects are said to be very « shocked » by the victorious declaration of his main challenger, Maurice Kamto. This eminent international jurist is therefore reproached for not having left the primer to the great helmsman through the completely subservient institutions to his power.
In summary, even winning an election at the polls in Cameroon, an opponent must wisely wait 15 days, relying solely on the will of the « prophet » Paul Biya, who has awarded for 36 years – depending on the docility of each – the score which he judges to be less prejudicial to his omnipotence.
Do not insure yourself against this strange conception of universal suffrage in Cameroonian democracy. This could be worth all kinds of threats.
Within that context, what is taking place is a game of poker. In poker, except for the very first moment, the players don’t have the same resources. … In poker, they can afford to be involved in more hands and take a few more risks. In politics, more resources means that you can engage more with voters, however, a government indifferent to public good require different tactic because there is no demand for more “civility” and “good faith” with a regime that never felt the pressure to satisfy the transactional demands of the public.
Thus, Prof. Kamto playing poker with the regime is another stroke of genius Kamto! People who are victims of Stockholm syndrome do not understand the game of poker in Cameroon. You are a poker player and a poker when you do not command cards like the ones you control everything, you have to take more risks and force your opponents to take the bait and expose his cards. Thus, prof. Kamto is forcing Mr. Biya to “Take the bait » which is very possible for Pa’a Paul, a gentleman who never negotiate anything in his life always takes the strong way. Indeed, Prof. Kamto, who knows the regime very well having been a member of government, understands the regime wanting to strike back when someone hits you, and Senior Minister, Hamidou Marafa Yaya is illegally detained for the same reason, but the truth is, the regime would have been better off to say nothing at all. Now, however, the regime is clearly behaving childishly with a frantic swirl of cynicism, opportunism, and fearmongering that left few looking their best and did, in fact, expose our tactics of political warfare at their most untamed. Thus, the regime would have been better off just leaving it alone and not giving prof. Kamto the extra attention. Going on this media storm was obviously intended to be self-defense, however, it ends up making the Biya’s regime look unhinged.
This kind of political poker, moreover, emphasizes the long term importance of political activism and creativity forcing open critical-radical spaces to redefine proper forms of citizenship and institutional politics.
The Committee For The Release of Political Prisoners – CL2P