Dictature Néolibérale et Crise anglophone au Cameroun: Biya ressort son arme redoutable du “détournement de deniers publics”
Une citation célèbre de J.M. Smith allègue que “Si tu danses avec le diable, alors que tu n’as pas la moindre idée car tu penses que tu vas le changer, mais c’est le diable qui te change”. En effet, alors que les journaux Camerounais annoncent que le Cameroun est de nouveau placé sous la tutelle du FMI, le dictateur Paul Biya recourt à sa lune: la diversion habituelle qu’est pour sa “dictature neoliberale” le détournement de deniers publics, transformé en arme pour essayer de discréditer et éliminer M. Ayuk Julius Tabe, le président ambazonien. Il faut parfois en rire, car “le détournement présumé de deniers publics” est véritablement la seule arme redoutable que le despote de Yaoundé ressort chaque fois contre ses opposants les plus redoutés, notamment quand il ne sait pas comment les vaincre sur le terrain politique ou des idées.
Ainsi après l’avoir abondamment utilisée pour éliminer systématiquement ses concurrents potentiels au sein même de sa famille politique, il la brandit désormais contre Ayuk Julius Tabe, le président autoproclamé de la république sécessionniste anglophone, dite “Ambazonie”. C’est surtout une manière peu habile de vouloir éviter – avec l’aide d’une presse à sa solde – le processus de dialogue réclamé par l’ensemble de la communauté internationale pour résorber la crise anglophone.
Pas sûr cette fois-ci que cette stratégie de diversion rencontre le même vif succès, notamment auprès des anglophones camerounais, pas aussi fourbes et lâches que nombre de leurs compatriotes francophones.
Mais quelle contradiction pour un régime qui se targue de son “efficacité” dans la lutte contre la corruption, de laisser sortir un “éperviable” du Cameroun sans lui retirer son passport, et de surcroît ne jamais réclamer son extradition au gouvernement voisin du Nigeria, hormis le jour où celui-ci s’auto-proclame président en exil de l’Ambazonie… Le but ici est simple: l’empêcher de rentrer au Cameroun pour participer éventuellement à un proceessus de dialogue, afin que Tchiroma continue sa litanie sur la crise anglophone concue “hors du pays”….c’est-à-dire fomentée par des “Nigerians”, comme pour nous dire que les “vrai Anglos” n’ont pas de quoi se plaindre et ne se sentent d’ailleurs pas concernés par les revendications des “Ambazoniens”…Une vraie com d’imbeciles!
Le régime de Yaoundé est non seulement une dictature mais une dictature «néolibérale»
L’intellectuelle Américaine, Wendy Brown, fournit également une analyse réfléchie de la rationalité totalisante et systématique du néolibéralisme. Comme elle l’affirme, le néolibéralisme «est une compréhension du monde et des êtres humains en son sein comme rien d’autre que des marchés – et une compréhension des êtres humains tout à fait réductible aux acteurs du marché. Tout ce que nous faisons et tout ce que nous sommes, nous agissons simplement comme des créatures du marché» et au Cameroun, le CL2P ajoute «comme des créatures du marché et de la dictature».
Cette connaissance repose sur la nécessité de lutter contre l’héritage de l’autorité épistémologique et l’omniscience du maître colonial en pleine mascarade se présentant maintenant comme un chef de l’État néolibéral du Cameroun. En effet, cette mascarade néolibérale est caractéristique d’une idéologie dogmatique qui consiste à répondre toujours avec les mêmes prescriptions à chaque problème, afin qu’il y ait plus de privatisation, plus de contrôle de l’État dans le secteur privé, plus de réductions dans les responsabilités de l’État, et bien évidemment plus de répression contre les victimes de cette dette politique ultra-libérale (l’un n’allant évidemment pas sans l’autre).
En effet les politiciens camerounais qui dirigent le pays depuis sept décennies ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes par rapprot à l’atmosphère empoisonnée et irrespirable qui règne au Cameroun. Ils sont d’autant dans une position délicate voire intenable pour remettre la probité de M. Ayuk tabe en question, alors qu’ils se sont eux-mêmes révélés indignes de confiance en matière de gestion de la fortune publique bien avant que M. Ayuk Tabe s’auto proclame président d’Ambazonie.
En réalité leur problème n’est pas Ayuk Tabe. Leur problème réside dans le manque de légitimité du régime Biya. Car si les dignitaires du régime et les apparatchiks du Rassemblement dit Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) avaient une quelconque légitimité, il n’éprouveraient pas autant de difficulté à venir à bout de M. Ayuk Tabe et des sécessionnistes. Si le régime de Biya avait une once de légitimité, M. Ayuk Tabe n’aurait jamais eu le toupet de s’auto-proclamer président d’une république virtuelle. La meilleure chose qu’ils pourraient encore faire pour le Cameroun est simplement de démissionner.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
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English Version
Neoliberal dictatorship and Anglophone crisis: Biya unleashes its formidable weapon of “misappropriation of public funds”
There is quote by J.M. Smith arguing that “If you dance with the devil, then you haven’t got a clue, for you think you’ll change the devil, but the devil changes you.” Hence, at a time when the Cameroonian newspapers announced that the country was again placed under the supervision of the IMF, the dictator Paul Biya resorted to his old usual diversion strategy which is his “neoliberal dictatorship” weaponized as misappropriating public funds to try to discredit and eliminate Mr. Ayuk Julius Tabe, the Ambazonian president. It is sometimes necessary to laugh at it, for “the alleged misappropriation of public funds” is truly the only formidable weapon that the despot of Yaoundé unleashes out against its most feared opponents each time, especially when he does not know how to defeat them, neither on the political nor on the battlefield of ideas.
After using it abundantly to systematically eliminate potential competitors within his political family, he brandished it against Ayuk Julius Tabe, the self-proclaimed president of the English-speaking secessionist republic, known as “Ambazonia”. Above all, it is an ill-advised way of avoiding – with the help of a press in his pay – the dialogue process called for by the entire international community to absorb the Anglophone crisis.
Not sure this time that this strategy of diversion meets the same success, especially among Cameroonian Anglophones, not at all cunning and cowardly as many of their Francophone compatriots.
And it is even contradictory that a regime that boasts of its “effectiveness” in the fight against corruption, not only leaves an eperviable out of the country without withdrawing his passport, and in addition has never made any request to the Nigerian government for his extradition until the day he self-proclaimed himself president in exile … The trick is to prevent him from returning so that Tchiroma continues his recitation that the English crisis is conceived from ” outside of the country”…. indeed by “ Nigerians “as to say that the” true Anglos “have no reason to complain …
A communication strategy for imbeciles.
The Yaoundé regime is not only a dictatorship but a “neo-liberal” dictatorship, the American intellectual, Wendy Brown, also provides a reflective analysis of the totalitarian and systematic rationality of neoliberalism. As she says, neoliberalism “is an understanding of the world and of human beings within it as nothing but markets – and an understanding of human beings quite reducible to market actors. Everything we do and everything we do, we simply act as creatures of the market “and in Cameroon, the CL2P adds” creatures of the market and the dictatorship”.
This knowledge rests on the need to fight against the legacy of epistemological authority and the omniscience of the colonial master now masquerading as head of the neoliberal State of Cameroon. Indeed, this neo-liberal masquerade is characteristic of a dogmatic ideology which consists in always responding with the same prescriptions to each problem that is more privatization, more control of the state in the private sector, more cutting of the responsibilities of the state and more repression against the victims of this ultra-liberal political debt.
The Cameroonian politicians running the country have only themselves to blame for the poisoned atmosphere in the country. They are in a weak position to call Mr. Ayuk Tabe untrustworthy because they proved themselves untrustworthy long before Mr. Ayuk Tabe self-proclaimed himself president of Ambazonia. Their problem isn’t Ayuk Tabe. Their problem is a lack of legitimacy with of the Biya’s regime. If the Biya’s regime officials and CPDM’s apparatchiks had any legitimacy, they would have little trouble shutting down Mr. Ayuk Tabe and the secessionists. If the Biya’s regime had an ounce of legitimacy, Mr. Ayuk Tabe would never have gotten anywhere near proclaiming himself president in the first place. The best thing they could still do for Cameroon is simply to resign.
The Commitee For The Release of Political Prisoners (CR2P)