HOMMAGE DE MAURICE KAMTO À CHRISTIAN PENDA EKOKA.
Par Alice Sadio
Mon commentaire : Je mesure la profondeur des mots versés dans cette bouteille jetée à la mer, à destination d’un compagnon de lutte qu’on ne verra plus et qu’on ne pleurera pas non plus, parce que le Cameroun est devenu ainsi, hélas.
Vivement,
Que demain, se lève enfin l’Aurore dont le rayonnement translucide nous guérira de ce fiel qui nous dessèche de l’intérieur
Au point de nous vider de notre raison d’être un Peuple, une Nation, bref, d’être des Frères et Sœurs.
Et quand cette Aurore pointera à l’horizon,
Ce jour là, l’Illustre Citoyen, amoureux du Cameroun, courageux combattant pour les libertés sera dédommagé du lourd préjudice de bâillonnement et de souffrance qu’une dictature reptilienne lui aura causé, 9 mois durant, à tort. Son crime fut d’avoir dit Niet au renouveau.
Aucune tentative de maquillage post mortem par le régime d’une telle ignominie autoritariste ponctuée de brutalité physique et psychologique inutiles ne ferait passer par pertes et profits la douleur qui fut la sienne, 9 mois durant.
Il serait peut-être temps de dire ce qu’on ne dit pas assez chez nous : DÉCIDER DE S’OPPOSER POUR DE VRAI À CE RÉGIME, C’EST CHOISIR DE SOUFFRIR ET PEUT-ÊTRE MÊME D’EN MOURIR…
Cher grand frère,
Ta mission au sein des forces du changement fût bien remplie, comme persistait à te le dire ton frère de sang, le professeur Maurice KAMTO.
Va en paix Citoyen Émérite Christian Penda Ekoka. Et n’aie crainte. Tu seras accueilli comme il se doit par tous les intrépides défenseurs du Cameroun qui t’ont devancés. Tu n’auras pas froid. Car ils te réchaufferont.
Je pense à Bernard Acho Muna, mon mentor, Paul Éric Kingue, Bernard Djonga, Hubert Kamgang, et tant d’autres qui ne verront cette belle Aurore du Cameroun nouveau que de l’au delà.
Tu es peut-être mort physiquement, mais tu vis de plus belle dans nos cœurs, dans nos souvenirs. Tu es guéri ! Et tu vois tout…
Alice Sadio
Une citoyenne meurtrie…
CE QUI A ÉTÉ A ÉTÉ
On doit se reconnaître depuis l’avant-monde
Là où prend racine ce qui n’est pas encore
Les destins s’unissent avant même de naître
La mission précède toujours les premiers pas
Qui connaît l’intérieur de notre lutte
Sait la transcendance de nos pensées,
L’étendue de l’espérance
Ô torche allumée de la côte océane
En toute chose se croisent nos rivières
Dont les cours unis se déroulent
Le long de cette terre endolorie
[Sauf en la vallée de l’âme
Où susurrent dans les cœurs disposés
Les murmures des orgues de Dieu]
A l’épicentre de nos vies, a pris siège la fripouille
L’oblation du mensonge a révélé la chimère
Le trompe-oeil du Veau d’or dissimulait le néant
Nos mains ardentes jettent dans les champs en friche
Les volées de semences pour les temps à venir
Qu’elles croissent dans l’humus et les ronces
Et se souviennent toujours qu’aucune graine
N’aura choisi là où elle est tombée
Maurice Kamto