Survie publie aujourd’hui un rapport intitulé “ELECTIONS EN FRANCAFRIQUE – CONGO, DJIBOUTI, TCHAD, GABON. LA COOPERATION MILITAIRE FRANÇAISE AU SERVICE DES DICTATURES”.
A l’approche des élections, ces dictatures s’illustrent par un regain des violences à l’égard d’opposants politiques et de manifestants pacifiques. Dans ce contexte, ce rapport met en regard les pratiques de ces régimes clés de la Françafrique, avec une composante essentielle et souvent méconnue et minimisée du soutien de la France, à savoir la coopération militaire et policière.
Pour chaque pays, il présente les caractéristiques de ces régimes dictatoriaux soutenus de longue date par la France et examine en détail le contexte préélectoral puis analyse d’une part les dispositifs de l’armée française, présents de façon permanente à Djibouti, au Gabon et au Tchad et d’autre part la coopération militaire et sécuritaire déployée avec chacun de ces quatre régimes. Le rapport révèle par exemple que jusqu’à aujourd’hui, des coopérants militaires français opèrent sous uniforme tchadien ou congolais en qualité de conseillers des responsables des armées, directions et services des ministres de la Défense de ces pays ; ou encore que l’armée française délivre des formations depuis des décennies à des forces armées dont les méthodes habituelles confinent aux actes criminels.
Ce rapport montre que la France est impliquée au moins indirectement dans les exactions actuelles de ces régimes, du fait du maintien de sa coopération militaire et sécuritaire. Et pointe aussi le fait que la politique de la France envers ces dictatures est liée à leur rôle central dans le dispositif militaire français en Afrique ; ainsi au nom de la lutte contre le terrorisme ou de la nécessaire « stabilité », la France fait fi des espoirs démocratiques et des droits humains des populations réprimées.
Le rapport conclut sur le nécessaire départ de l’armée française du sol africain, et dans l’immédiat, sur la demande de suspension immédiate de la coopération militaire et sécuritaire avec ces régimes dictatoriaux, à la veille d’élections qui confinent à la mascarade.