Ilaria Allegrozzi est chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch, se concentrant principalement sur le Cameroun.
Elle revient sur le massacre de NGARBUH et accuse l’armée camerounaise de les avoir perpétré délibérément et promet de pouvoir apporter des éléments crédibles qui montrent que la version du gouvernement ne résiste pas à l’examen tant pour ce qui concerne le nombre de victimes que pour ce qui concerne la dynamique de l’incident.
Cameroun – Tuerie de Ngarbuh: Pour Human Rights Watch, «Ce qui s’est passé à Ngarbuh n’a pas été un incident malheureux comme les autorités ont dit, mais un massacre délibéré des civils perpétré par les forces de sécurité camerounaises»
L’ONG annonce la publication d’un rapport sur ce drame qui a coûté la vie à plusieurs femmes et enfants.
On n’a pas fini de parler du massacre de Ngarbuh (Nord-Ouest) ! Une dizaine de jours après le drame qui a coûté la vie à plusieurs femmes et enfants, Human Rights Watch (HRW) annonce pour cette semaine, la publication d’un rapport sur cette affaire.
L’ONG de défense des droits humains y accable le gouvernement camerounais, accusé d’avoir menti sur la réalité des faits.
«Ce qui s’est passé à Ngarbuh n’a pas été un incident malheureux comme les autorités ont dit, mais un massacre délibéré des civils perpétré par les forces de sécurité camerounaises», a déclaré en fin de semaine dernière, Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l’Afrique Centrale à HRW.
Elle affirme que «la version du gouvernement ne résiste pas à l’examen, tant pour ce qui concerne le nombre des victimes que ce qui concerne la dynamique de l’incident. Nous avons parlé avec plus de 25 personnes, y compris des témoins oculaires, qui nous ont dit qu’il n’y a pas eu de confrontation entre les séparatistes et l’armée; il n’y a pas eu d’explosion de conteneur de carburant comme le gouvernement a dit, engendrant les incendies, tuant les civils. Les tueries étaient délibérées et visaient à punir la population soupçonnée d’abriter des séparatistes dans le village», a ajouté la responsable de HRW.
Une version démentie par le gouvernement qui parle d’un accident survenu au cours d’affrontements entre l’armée et des miliciens. Si l’ONU et plusieurs ONG avancent le chiffre d’une vingtaine de morts, Yaoundé ne reconnait que 5 victimes.