Version française: «Catastrophe Ferroviaire d’Eseka, Récupération Malsaine » Cameroon Tribune 11/2/2016,
Par Olivier Tchouaffe, PhD et Engo Joël Didier, Président du CL2P
Dans l’article «Catastrophe Ferroviaire d’Eseka, Récupération Malsaine» Camer.be 11/2/2016 , qui est un exemple d’une langue bois pure et dure, on nous parle “d’abus de la liberté d’expression sous le renouveau !” Nous sommes d’ailleurs surpris que l’article n’il ne soit pas demandé que les gens qui ont “abusé” de la liberté d’expression soient poursuivis pour “outrage au Chef de l’État”. Après tout ce serait la suite logique à l’argumentation développée.
L’article reconnait «la vétusté des équipements ferroviaires, le sous-équipement de l’hôpital d’Éseka et l’arrivée tardive des secours sur les lieux de l’accident, l‘absence d’une antenne locale de sapeur-pompiers ». Mais il range aussi ces critiques légitimes dans le régistre de la «démagogie».
Au Cameroun, un pays où la fonction du chef de l’État est considérée inviolable et sacrée, toute critique même légitime devient un crime de lèse-majesté.
Pourtant cette criminalisation de la critique ne débouche sur aucune reforme. Cet appel à la sécurité nationale est en effet une manœuvre démagogique pour ne pas reconnaitre le changement social qui s’impose comme une évidence. Encore plus, c’est l’idée que le changement est nécessairement mauvais. Comme nous l’avons démontré dans un article précèdent «Opposant: Généalogie d’une Déchéance de Droits Civiques au Cameroun», c’est l’idée que le soi-disant opposant n’est jamais perçu dans une logique de contribution. Dans l’histoire politique au Cameroun, du fait du culte de la personnalité du président, «l’opposant» veut seulement la chaise ou place du président. L’idée que «l’opposant» puisse aimer son pays n’est pas envisageable.
Ce genre de mentalité archaïque et bunkerisée est justement ce qui facilite le sacrifice comme culture légale. Tous ceux qui sont contre le «Pater» doivent être sacrifiés. Parce que toutes les personnes qui résistent au régime autoritaire du père sont stigmatiséés comme des ennemis du Peuple. Cela aboutit à un gouvernement paranoïaque où la fonction du régime est de désigner en permanence des ennemis. Toute forme d’opposition est de-legitimiséee et cela installe ce que Achille Mbembe appelle «Necropolitique» où le pouvoir du souverain est réduit à la décision consistant à déterminer qui a droit à la vie ou à mourir. Il y a clairement un travail d’introspection à faire sur nos mentalités et peut être commencerons-nous ainsi à reconnaitre que la manière dont nous réflechissons influence négativement notre perception du reste du monde. Ce serait aussi le déclic d’une prise de conscience générale sur le fait que les Hommes passent mais le Cameroun lui va rester.
English version: ‘Rail disaster of Eseka, unhealthy recovery’ Cameroon Tribune 11/2/2016,
By Olivier Tchouaffe, PhD, Joël Didier Engo President of the CL2P
Following the article “Disaster railway of Eseka, unhealthy recovery” Camer.be 11/2/2016 , is an example of pure Orwellian demagoguery. The article claims of “abuse of freedom of speech under the Renouveau!”. We are even surprised that the article did not ask that people who “abuse” that so-called freedom of speech be charge “of insulting the head of State” which is the logical extension of his argument.
The article, however, acknowledges “the dilapidated state of the railway facilities, the lack of equipments at the hospital of Eseka, the late arrival of paramedics at the scene of the accident, and the lack of a local branch of firemen” but considered these legitimate criticisms as acts of “demagoguery.”
Indeed, in Cameroon, a country where the function of the head of State is considered as inviolable and sacred, even legitimate criticism is considered to be a crime of lese-majesty.
Meanwhile, the criminalization of criticism does not lead to proper and urgent reforms. This call to national security is indeed a demagogic maneuver for a regime that does not recognize that social change is needed. Even more, it’s the idea that change is necessarily bad.
As we have shown in a previous article “opponent: genealogy of a loss of civic rights in Cameroon” , it’s the idea that the so-called opposition is never seen in a logic of contribution. In the political history in Cameroon soaked in the cult of the personality of the president, “the opponent” wants only the Chair of the president. The idea that “the opponent” can love his country is out of the question.
This sort of archaic bunkerized mentality is precisely what facilitates sacrifice as the language of the law. All who are against the “Pater” must be sacrificed. Folks who resist the authoritarian regime of the father are branded as enemy of the people. In this paranoid universe, the role of the government is to divide people between allies and enemies and lead to what Achille Mbembe called “Necropolitics” where the power of the sovereign is reduced to the decision of who is entitled to life or death. A mentality check is in order here and we need to begin to recognize that the way we think affect how we perceive the world.
Olivier Tchouaffe PhD and Joel Didier Engo, President of the CL2P