Élection 2018: Cannibalisme d’État et Prisonniers politiques
Par Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
Alors que Paul Biya prépare son prochain couronnement politique à travers une autre élection volée et avec l’aide d’une fausse opposition idiote et masochiste, le CL2P plaide en faveur des Camerounais et Africains que l’organisation reconnaît comme des prisonniers politiques. Jusqu’à présent, le régime de Yaoundé s’est targué avoir réussi à récupérer seulement 3% de l’argent supposé volé. Les prétendus « prévaricateurs de la fortune publique » – ce qui d’ailleurs est un crime de droit commun, pas un crime politique – ne sont même pas mis dans une logique de contribution. Leurs peines longues, illimitées et illégales sont purement punitives et nullement correctives. De plus, il n’y a pas de pédagogie émanant du gouvernement, en termes de campagnes publiques d’éducation et de sensibilisation des Camerounais ordinaires sur les effets négatifs de la corruption.
C’est pourquoi le CL2P reconnaît que l ‘ « opération Épervier » est un rituel politique cannibale pour les Camerounais ordinaires qui ont commis un crime de lèse-majesté et certaines formes de régicide ou qui sont perçus comme une sorte de danger pour le président omnipotent.
Cette logique institutionnelle perverse suit de près la stratégie de Sun Tzu qui consiste à gagner la guerre sans se battre. L’art suprême de la guerre est de soumettre l’ennemi sans combattre. L’excellence suprême consiste à briser la résistance de l’ennemi sans se battre. Les guerriers victorieux gagnent d’abord et ensuite vont à la guerre. La meilleure victoire est quand l’adversaire se rend de son propre gré. Par conséquent, pour convaincre ainsi les adversaires que leur cause est sans espoir (de réussite) et qu’ils sont voués à la défaite en les mangeant.
Ici, la stratégie consiste à dévorer les opposants politiques désignés à l’intérieur d’un régime dictatorial, les privant aussitôt de leurs droits. La prison devient alors une structure cannibale où les gens croient être des opposants politiques consommés par le système cannibale gérontocratique. Michel Foucault écrit à ce propos dans «Anormal» que le despote est le hors-la-loi permanent, l’individu sans liens sociaux [. . .] quelqu’un qui, par son existence même et simplement par son existence, exécute le plus grand crime [. . .] une violation totale du pacte social par lequel le corps même de la société peut exister et se maintenir. [. . .] Le premier monstre juridique à émerger dans le nouveau régime de l’économie du pouvoir punitif [. . .] n’est pas le meurtrier, le transgresseur, ou la personne qui enfreint les lois de la nature, mais la personne qui brise le pacte social fondamental. Le premier monstre est le roi [despote].
Le despote est défini par son mépris total pour la société dont il exploite les membres. Il sera toujours plus détestable que les masses anthropophagiques parce qu’il commet ses atrocités, non par nécessité, mais par caprice. Il se tient à l’écart de la société, utilisant ses canaux pour se faire du bien, mais refuse de participer à la communion avec ses membres.
Aussi un tel environnement de cannibalisme ne convient qu’aux psychopathes et leurs vautours qui polissent les carcasses des victimes du régime et sont plein de merde. Dans ce système, vous devez vraiment croire intrinsèquement que vous méritez tout ce qui vous vient de positif … c’est votre dû. Votre consommation des autres ne s’est pas une nécessité, mais un droit donné par Dieu.
Mais la vérité c’est que le mérite et le cannibalisme ne peuvent pas coexister.
Dans le monde réel, les politiciens doivent assurer, être performants, ou ils périssent. Un bulletin de vote honnête est un mécanisme auto correcteur et est une exigence fondamentale pour la démocratie. Comme Martin Luther King, l’arc de l’univers moral est long mais il penche inévitablement vers la justice, y compris au Cameroun.
Olivier Tchouaffe, PhD, Porte-parole du CL2P
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English version
Election 2018: State Cannibalism and political prisoners
By Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P
As Paul Biya prepares his upcoming political coronation through another stolen election and with the help of an idiotic and masochistic fake opposition, the CL2P makes the case for Cameroonians the organization recognizes as political prisoners. So far, the regime of Yaoundé has managed to recover only 3% of the alleged stolen money. The alleged “prevaricators of the public fortune.” Which by the way is a common law crime not a political crime,” have yet to be put into a logic of contribution. Their long and illegal sentences is purely punitive and in no way corrective. More, there is no pedagogy coming from the government, in terms, of public campaigns to educate and sensibilize ordinary Cameroonians about the negative effects of corruption.
This is why the CL2P recognizes the “operation Epervier,” as a political ritual for ordinary Cameroonians which have committed crime of lese-majesty and some forms of regicide or perceived to be some kind of danger to the president.
This perverse institutional logic closely follows Sun Tzu’s strategy of winning the war without fighting. The supreme art of war is to subdue the enemy without fighting. Supreme excellence consists of breaking the enemy’s resistance without fighting. Victorious warriors win first and then go to war. The best victory is when the opponent surrenders of its own accord. Therefore, to convince opponents that their cause is hopeless and that they are doomed to defeat.
Here, the strategy is to devour political opponents thereby depriving them of rights. The prison becomes a cannibalistic structure where people believe to be political opponents are consumed by the gerontocratic cannibalistic system. Michel Foucault, in Abnormal, writes that the despot is the permanent outlaw, the individual without social ties [. . .] someone who, by his very existence and merely by his existence, performs the greatest crime [. . .] a total breach of the social pact by which the very body of society can exist and maintain itself. [. . .] The first juridical monster to emerge in the new regime of the economy of punitive power [. . .] is not the murderer, the transgressor, or the person who breaks the laws of nature, but the person who breaks the fundamental social pact. The first monster is the king [despot].
The despot is defined by his utter contempt for the society whose members he exploits. He will always be more detestable than the anthropophagic masses because he commits his atrocities, not from necessity, but from a whim. He stands outside society, using its channels to benefit himself but refusing to partake in communion with its members.
Therefore, this environment of cannibalism is only fit for psychopaths and their vultures full of shit. In that system, you truly have to believe intrinsically that you deserve everything positive that comes to you…it is your due. Your consumption of others is not a necessity, but a God-given right.
The thing is merit and cannibalism cannot co-exist. In the real world, politicians have to deliver or they perish. An honest ballot is a self-correcting mechanism and is a basic requirement for democracy. As Martin Luther King says, the arc of the moral universe is long but it bends toward justice.
Olivier Tchouaffe, PhD, Spokesman of the CL2P