Ahmed Abba a reçu le prix de la liberté de la presse de la part du Comité de protection des journalistes. L’organisation américaine a distingué quatre journalistes dans le monde : une Mexicaine qui travaille sur les liens entre le parti au pouvoir et le crime organisé, une Yéménite exilée en Suède qui dénonce les violations des droits de l’homme dans son pays, un reporter thaïlandais et le correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun.
Ahmed Abba est maintenant détenu depuis presque deux ans. Il avait été arrêté dans l’extrême-nord du Cameroun. Depuis, il a été condamné à dix ans de prison pour blanchiment du produit d’un acte terroriste alors qu’il n’a fait que son travail de journaliste. Il attend aujourd’hui son procès en appel.
« Ahmed Abba faisait un reportage sur Boko Haram. Il a parlé a tout le monde, il était connu de tout le monde, il a travaillé là pendant une dizaine d’années. C’était vraiment un des journalistes les plus respectés de la région et pour lui, ce sont des charges de terrorisme qui font qu’il reste aujourd’hui en prison à Yaoundé, explique Kerry Paterson du Comite de protection des journalistes. En ce moment, huit journalistes sont emprisonnés au Cameroun, c’est un pays où la situation est vraiment en train de se détériorer. Il y avait seulement un journaliste en prison l’an dernier, c’était Ahmed Abba. Maintenant, on voit que les choses sont de pire en pire. »
Outre Ahmed Abba, trois autres journalistes ont reçu le prix de la liberté de la presse décerné par le Comité de protection des journalistes : une Mexicaine qui travaille sur les liens entre le parti au pouvoir et le crime organisé, une Yéménite exilée en Suède qui dénonce les violations des droits de l’homme dans son pays ainsi qu’un reporter thaïlandais.
Par RFI
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JE SUIS AHMED ABBA – I AM AHMED ABBA
Je m’appelle Ahmed ABBA. Journaliste et correspondant de RFI en langue haoussa.
J’ai été arrêté en juillet 2015 en situation professionnelle par les services secrets camerounais, torturé et jeté en prison où j’ai été enchaîné pendant plusieurs semaines.
À l’issue d’un procès kafkaïen, j’ai été condamné à dix (10) ans d’emprisonnement ferme pour » non-dénonciation, blanchiment des produits du terrorisme et apologie du terrorisme ». Mon seul tort est d’avoir voulu faire mon job et rien que mon job.
JE SUIS MARTYR DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE AU CAMEROUN, JE SUIS AHMED ABBA.
*Campagne de libération conjointe (CL2P–HURINEWS) du journaliste camerounais Ahmed ABBA, Correspondant en langue Haoussa de Radio France Internationale (RFI)
English version: I AM AHMED ABBA
My name is Ahmed ABBA. Journalist and correspondent For Radio France International-RFI- in the Hausa language Department.
My journalistic activities for RFI were re-classified as “national security threat,” by the regime of Yaoundé. Precisely, I was framed for my professional and responsible coverage of the terrorist organization Boko Haram. The regime of Yaoundé, which framed me, claimed that my reportages of the Boko Haram constitute “whitewashing and apologizing for terrorist activities in Cameroon”.
As a result, on July 2015, I was arrested and detained by the Cameroonian secret service for doing my job. I was thrown into a maximum high security prison where I was chained and tortured for several weeks.
Now, I am one in a long list of collateral damage of a government which is known for its lack of support of free speech and intimidation and brutality against the press.
How do we get here? The answer is that, In Cameroon, it does not take that much to be labelled an “opponent” or “terrorist” by the government, particularly, if you are perceived as not reciting from the government “sacred scripture” and its Gospel of authorized truths. Thus, after a Kafkaesque trial, I was convicted and sentenced by a Kangaroo Court to ten (10) years in prison on trumped up charges of “whitewashing and making apologies for terrorism.”
For not reciting the government of Yaoundé’s Gospel of authorized truths, I AM NOW AHMED ABBA, MARTYR of PRESS FREEDOM IN CAMEROON.
*I AM AHMED ABBA. Joint Liberation Campaign (CR2P–HURINEWS) of Cameroonian journalist Ahmed ABBA, correspondent for Radio France International (RFI) in the Hausa Language