Le Tribalisme c’est la gangrène politique qui ronge inexorablement toute forme de cohésion au Cameroun, n’épargnant aucune strate sociale, aucun regroupement citoyen, aucun environnement, y compris dans la diaspora…
On a ainsi souvent l’impression qu’être “Fang-Béti”, Bamiléké et j’en passe… vous attire immédiatement la suspicion de collusion, soit avec la gouvernance tribale en place au Cameroun, soit avec telle autre mouvance tribalisée de l’opposition.
Le ressortissant Camerounais vit ainsi localement ou à l’étranger sous l’emprise d’une sorte de “fatwa” tribale qu’il porte à vie en fonction de son origine villageoise.
C’est cela la matrice du système totalitaire mis en place depuis 34 ans au Cameroun par Paul Biya.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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IL FAUT FAIRE ATTENTION AU TRIBALISME AU CAMEROUN
Par Boris Bertolt, Journaliste d’investigation
Le tribalisme est savamment entretenu au Cameroun par l’élite politique qui utilise les différences non pas comme des atouts mais comme ressource politique afin de piller ce pays. Les discours et réactions tribales que vous observez dans l’espace public ne sont que la résultante d’un processus de formatage des esprits autour de la tribu comme socle de réussite, d’ascension sociale ou de captation des richesses. On ne naît pas Bulu, on le devient. On ne naît pas Bamiléké, on le devient. On ne naît pas bassa’a, on le devient. On ne naît pas Kirdi on le devient. On ne naît pas Eton, on le devient.
Vos identités que vous prenez pour acquis résultent simplement d’un processus d’imposition qui s’impose dès la naissance à travers l’assimilation d’un certains types de codes devant vous permettre de vous identifier. La performativité du discours à travers la famille, l’école et les médias vous amène à terme à assimiler, intérioriser ces identités qui non seulement sont fluides mais également relèvent simplement de constructions sociales.
On est Sawa parce que quand on est né nos parents nous disent que nous sommes Sawa, à l’école on te demande d’où tu viens? la télévision ressassent au quotidien le terme “Sawa et au final nous assimilons et acceptons ces identifications.
Or les identités sont par essence fluides. On peut naître de parents Ewondo et deux générations plus tard nos descendants sont Foulbés. Le problème de l’Afrique et du Cameroun c’est qu’un travail de redéfinition des identités tribales et de “desubjectivation” n’a pas encore été entrepris.
Il faut cesser de dire que les Bulu ont le pouvoir car au fond c’est une minorité de Bulu qui sont aux affaires et qui font croire aux ressortissants de leurs tribus qu’ils ont le pouvoir. Pourtant ces gens sont plus pauvres mêmes que certaines régions du Cameroun. Ce qui se passe au Cameroun c’est une alliance de “brigands” originaires de toutes les régions du Cameroun qui ont pris en otage tout un peuple et qui utilisent la tribu pour se maintenir…..
ÉVITEZ DE STIGMATISER LES ETHNIES. LE CAMEROUN N’EST PAS A L’ABRI D’UNE FRACTURE IDENTITAIRE LA CRISE ANGLOPHONE N’ÉTANT QUE LE DÉBUT DE CETTE DÉCOMPOSITION. LES MÉDIAS ONT UNE GROSSE RESPONSABILITÉ.