Fier.
Par Bastaine Moubamba, écrivain et secrétaire du CL2P
Paris 25 septembre 2016
Chers amis,
Nul ne tuera notre patrie, car elle habite les régions intérieures de notre âme! On la reconnait dans la douceur d’une brise passagère, au détour d’un sentier, d’une ville, d’un village, d’un lieu commun, d’un horizon verdoyant… Ni la mort, ni la guerre, ni la barbarie, ni les humiliations n’éteindront le feu sacré de notre mémoire patriotique!
Ma patrie à moi, c’est “Libreville”. C’est à la fois la fierté de ma liberté et une démarche initiatique et prophétique, tirées du poème éponyme “Libreville” (FIERTÉS NOIRES, Harmattan 2015). Bonne semaine!
POÈME: LIBREVILLE
Libreville, sommet du monde
Petit coin de paradis
Sur la route des baleines
Ta beauté luit, comme un soleil
Dans le ciel bleuté du matin
Te reverrais-je, terre de mes aïeux ?
Mémoire fugitive dans l’écho des âges
O Libreville
Oasis du perroquet vert
Tu époustoufles de majesté minérale
Et ton parfum d’épices dégouline
Sur les rivages du port môle
Liberté est la voix de ton chant
Et les chaînes de l’esclave tombent
Dans un tonnerre de fracas
O Libreville,
Comme les ruelles de Mirmande
Tes rues sont les rainures de l’aube
Qui affleurent la mer
Et arraisonnent les caravelles
Ville des esclaves libérés
Perle équatoriale
Le sel de tes côtes donne à tes eaux
Une infinie bleuité
Qui plante dans le sable la semence des tortues
O étoile brillante du matin
Réveille les mondes engloutis
Réveille les âmes évanouies
Réveille la pluie dans le ciel d’airain
Réveille les chants du coq
Qui annoncent la fin de l’exil
O Montagne Sainte, lumière des nations
Or noir des limons irisés, offrande de l’équateur
Je t’offrirai un barrage à l’abri du temps
Forteresse du passé pour inspirer le présent