Comment pourrait-on raisonnablement analyser et interpréter le séjour au Cameroun du Secrétaire d’État français auprès du Ministre des affaires étrangères Jean Baptiste LEMOINE, en pleine guerre civile anglophone et préparation d’un énième hold-up électoral par le tyran sanguinaire camerounais Paul Biya (85 ans, 35 années de règne)?
Si ce n’est la bonne vieille continuité françafricaine d’un soutien marqué de la France officielle à tous ces satrapes des tropiques qui impunément depuis des décennies vampirisent les institutions républicaines en bloquant les différents processus de transition et d’alternance démocratique en Afrique centrale francophone, emprisonnant pour ce faire leurs concurrents redoutés, massacrant leurs populations civiles récalcitrantes, répandant indéfiniment cette misère qui pousse des milliers de leurs ressortissants à prendre le chemin ô combien risqué de la migration vers l’Europe notamment.
Lire aussi :Cameroun-France. Un engagement commun pour relever des défis communs
Il n’empêche ce sont les mêmes personNalités françaises qui, une fois à Paris, laisseront entendre dans les médias à l’opinion publique française que les peuples d’Afrique noire se complaisent dans leurs dictatures et les malheurs qui vont avec, pathologiquement incapables qu’ils seraient une soixantaine d’années après les indépendances de s’en affranchir, préférant s’abriter derrière des mauvais procès en paternalisme faits à la France.
Lire aussi : Cameroun: La France va consacrer 500 millions d’euros à l’aide humanitaire au Cameroun d’ici 2022
Messieurs le bon temps des colonies puis de la Françafrique, où il fallait écouter vos incongruités sans broncher, semble bel et bien révolu.
Non seulement vous devrez, y compris sur le sol européen supporter la contradiction des africains d’origine, mais aussi accepter sur le continent l’aspiration légitime à la libération puis à la mobilité internationale des peuples trop longtemps sacrifiés sur le dos de vos compromissions avec les dictatures.
Parce que votre responsabilité est indiscutable avec bien évidemment la complicité des dictateurs comme Paul Biya que vous avez contribués pendant plus de trente cinq (35) ans à maintenir au pouvoir au Cameroun.
Ça Suffit!
Joel Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)