Tiens, j’ai entamé ma journée de mardi 02 mai avec cette photo contre le vote Le Pen (prise dans le cadre de la campagne FREE MARAFA NOW lors du rassemblement du 1er mai sur la Place de la République à Paris). Je l’ai achevée à mon grand étonnement (parce que je ne l’avait nullement envisagé) dans le même état d’esprit , après avoir néanmoins pu exprimer directement à Mme Le Pen – dans un échange poli- les raisons de mon opposition ferme au vote FN, mon scepticisme relativement à sa promesse faîte aux Africains d’une « fin de la Françafrique » lorsqu’elle sera à l’Élysée; et surtout la tromperie ou duperie consistant à faire croire aux mêmes naïfs qu’avec elle à l’Élysée, « l’Homme Africain » serait enfin maître chez lui ».
Elle affirme vouloir être regardée et vue notamment par les Africains, d’abord comme une grande patriote – non une personne raciste ou xénophobe – et donc obtenir les suffrages de ceux d’entre-eux qui sont binationaux notamment au sein des organisations de la société civile d’origine africaine – parce qu’elle saura aussi (mieux que les autres), je cite: « défendre les intérêts de la France » en Afrique. Lesquels madame? Ceux de Vincent Bolloré, de Total, d’Aréva, …Précisément ces multinationales en situation quasi-monopolistique dans leurs secteurs respectifs d’activités, sur lesquelles veillent si jalousement leurs représentants (de commerce) en Afrique noire francophone, c’est-à-dire les dictateurs Ali Bongo, Paul Biya, Dénis Sassou Nguesso, Idriss Déby Itno, pour ne citer que ceux-là…
Paradoxalement Mme Le Pen a entamé son initiation à l’Afrique – disons plutôt à la Françafrique – de la plus mauvaise des manières, en allant rendre visite au dictateur tchadien Idriss Déby Itno dans son village. Celui-là même qui incarne aujourd’hui « l’homme fort » dit « incontournable » de la Françafrique.
Quel gage d’indépendance vis-à-vis la Françafrique et ses réseaux la candidate frontiste donne-t-elle ainsi aux Africains? Aucun.
Bien au contraire, il s’agit d’une évidente continuité, voire pire, même si comme d’habitude elle est perpétuée au nom de la nécessaire « coopération militaire avec ces pays qui luttent contre le terrorisme de Boko Haram »…
Bref l’Afrique se libérera quand ses filles et ses fils auront collectivement entériné qu’ils doivent d’abord compter sur eux-mêmes…Le Pen ou Macron (ce dernier ne nous a évidemment pas honoré de sa présence) ne sont pas « formatés » pour cela. Pas plus d’ailleurs qu’ils consacreraient leur mandat présidentiel à la mise en place d’une relation gagnant-gagnant avec les anciennes colonies d’Afrique.
Mais contrairement à nos aînés et (eux) aux leurs, nous pouvons désormais nous dire ces vérités en face, de manière courtoise, dépassionnée, et décomplexée. Car nous devrons entrevoir un futur ensemble et en bon voisinage… sortant définitivement d’une logique courtermiste et hégémonique, pour construire un vrai partenariat d’avenir entre des peuples (ré)unis par l’Histoire puis entremêlés grâce aux échanges.
Je vous remercie
Joël Didier Engo, Président du CL2P