« Nous avons perdu définitivement un œil, un testicule ou une main, nous avons pris un tir de flash-ball dans la tête ou reçu une grenade sur le pied, nous avons perdu des dents ou l’odorat… À chaque seconde de notre vie, nous subissons, à même notre corps, l’ultra-violence de la répression. Handicaps, séquelles, cicatrices, douleurs, traumatisme et nuits blanches ne nous feront pas taire. »
Le message commun du collectif Mutilés pour l’exemple, créé en avril dernier en référence aux fusillés pour l’exemple, dénonce les violences policières devenues maintenant presque une habitude du samedi, pour que la stratégie du maintien de l’ordre soit réellement débattue et remise en question au sein de l’espace public.
Ces violences ont depuis le mois de novembre fait l’objet de 579 signalements et entraîné l’ouverture de 265 enquêtes où l’IGPN a été saisie. Le bilan dressé par le collectif recense de son côté 24 personnes éborgnées, cinq qui ont perdu une main, deux l’odorat, un a été amputé d’un testicule, une vingtaine ont vu un pied ou leur visage mutilés. Un inventaire qui semble essentiel de rappeler au moment où Brigitte Jullien, la cheffe de l’IGPN, « réfute totalement le terme de violences policières » dans un entretien accordé au Parisien le 13 juin dernier.
Pourtant, selon les chiffres publiés par la police des polices (IGPN) ce jeudi 13 juin, trois à quatre fois plus de LBD et de grenades de désencerclement ont été utilisées en 2018 par rapport à l’année précédente soit un total de 19 071 munitions de LBD et 5400 munitions de grenades de désencerclement.
Un reportage d’Antoine Chao, France Inter