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“Je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle. Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle, au renouvellement donc de mon mandat”
L’exercice du pouvoir présidentiel dans la démocratie française confine plus que jamais à un véritable sacerdoce républicain.
Cet homme complexe et secret se révèle plus digne, lucide, et respectable que ses principaux détracteurs (surtout dans sa famille politique) ont laissé penser aux Français. Il n’aura ainsi pas été épargné par les épreuves durant un quinquennat éprouvant et ingrat.
Respect.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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«Ce qui est en cause, ce n’est pas une personne, c’est l’avenir du pays»
Voici de larges extraits de la déclaration de François Hollande jeudi soir par laquelle il annonce renoncer à briguer un second mandat à l’Elysée en 2017:
»(…) La droite vient de désigner son candidat après une large consultation. Je respecte la personne, le parcours de François Fillon mais j’estime que le projet qu’il porte met en cause notre modèle social et nos services publics sans aucun bénéfices au contraire pour notre économie et avec un risque d’aggravation des inégalités.
Quant à l’extrême droite elle nous appelle au repli, à la sortie de l’Europe et du monde, et elle prend comme référence ce qui vient de se produire aux Etats-Unis. je vous le dis nettement franchement le plus grand danger c’est le protectionnisme, c’est l’enfermement et ce serait d’abord un désastre pour les travailleurs français. Or, comme président de la République, je tiens d’abord à ce que le travail en France puisse être soutenu et valorisé.
Plus que quiconque, je mesure l’enjeu de la période qui s’ouvre.
Comme président de la République, je dois diriger l’État, j’ai la responsabilité d’assurer le fonctionnement régulier de nos institutions jusqu’au terme de nos mandats et dans un contexte où la menace terroriste n’a jamais été aussi élevée.
Comme socialiste, parce que c’est l’engagement de toute ma vie, je ne peux accepter, je ne peux me résoudre même à la dispersion de la gauche, à son éclatement, parce qu’elle priverait de tout espoir de l’emporter face au conservatisme et pire encore face à l’extrémisme.
Pour ma part, je ne suis animé que par l’intérêt supérieur du pays. Le pays, depuis plus de quatre ans et demi, je l’ai servi avec sincérité, honnêteté. L’expérience m’a apporté l’humilité indispensable à l’action publique et face aux épreuves, j’ai pu avoir une capacité inépuisable de résistance devant l’adversité.
Mais le pouvoir, l’exercice du pouvoir, les lieux du pouvoir et les rites du pouvoir ne m’ont jamais fait perdre ma lucidité ni sur moi-même ni sur la situation car je dois agir, et aujourd’hui je suis conscient de de que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle.
Aussi, j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle, au renouvellement donc de mon mandat. Je tenais ici à vous en faire part directement, comme je m’y étais engagé, au début du mois de décembre, tel que je l’avais annoncé.
Je le fais en prenant toute ma responsabilité mais aussi en appelant à un sursaut collectif qui engage tous les progressistes qui doivent s’unir dans ces circonstances car ce qui est en cause ce n’est pas une personne, c’est l’avenir du pays.
Je ne veux pas que la France soit exposée à des aventures qui seraient coûteuses et même dangereuses pour son unité, pour sa cohésion, et pour ses équilibres sociaux.
(…)
Dans les mois qui viennent, mon devoir, mon seul devoir sera de continuer à diriger le pays, celui que vous m’avez confié en 2012 en m’y consacrant pleinement et dans le dévouement le plus total à la République.»