« Le Gabon a un président. Et le seul souhait que nous pouvons émettre, c’est qu’il y ait un dialogue, une réconciliation ». Voici les propos tenus ce lundi par Manuel Valls. Le Premier ministre français demande aux anciens candidats de la présidentielle de construire l’avenir ensemble. Une déclaration qui tranche avec celle il y a un mois du chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
Peut-être M. Valls appellera aussi bientôt les opposants notamment de gauche à Marine Le Pen à “se ranger” derrière elle, puisqu’elle incarne désormais l’unique “légitimité présidentielle”connue, étant quasiment aujourd’hui la seule candidate assurée d’être au second tour de la prochaine élection présidentielle en France.
À moins de considérer que le vote “des bêtes sauvages” gabonaises – en référence à l’œuvre de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma – n’a jamais représenter une quelconque importance pour la France, dès lors que le tyran Ali Bongo qu’elle soutient et a toujours soutenu, est encore parvenu à s’imposer par la fraude électorale et le massacre des populations civiles, dans une certaine indifférence de la “communauté internationale”.
Certains y verront évidemment du réalisme politique ou realpolitik, là où ressort davantage le tropisme paternaliste, néo-colonial, et raciste d’une classe politique française pathologiquement incapable de voir en “l’Homme Africain” un être égal suffisamment “évolué” pour mériter enfin l’alternance démocratique.
Joël Didier Engo, Président du CL2P