Le ministre Pap Ndiaye a justifié objectivement les suspensions des professeurs Nyamsi et Chiche de l’éducation nationale, parallèlement à la confirmation des deux sanctions par le tribunal administratif.
Dont Acte!
Le complotisme, quelque soit la cause défendue, ne peut tenir de vérité irréfutable.
En effet ce que le ministre Pap Ndiaye n’a vraisemblablement pas voulu dire, c’est que l’un des deux professeurs agrégés sanctionnés, en l’occurrence ici notre compatriote Franklin Nyamsi (que le CL2P a défendu par principe pour son droit à la liberté d’expression) est à la fois proche de la junte malienne dont il relaye la propagande notamment anti-française en ligne, conseiller et même porte-parole du criminel de guerre Guillaume Soro (désormais recherché par la justice internationale), et soupçonné d’être « entremetteur » auprès de Moscou.
Ses comptes bancaires auraient été bloqués à la demande expresse de Tracfin. Il s’agit donc dans le cas d’espèce d’une affaire hautement sensible de « sécurité nationale » qui ne serait qu’au tout début d’une l’investigation policière avec l’aide des services de renseignements.
À suivre!
Plus fondamentalement, nous ne devons pas confondre la liberté d’expression et les rhétoriques manichéennes essentiellement conspirationnistes et belliqueuses
Prise par un ministre Français d’origine Africaine Pap Ndiaye ou pas (en réalité par le secrétaire général de son département ministériel), force est de reconnaitre que la suspension du Professeur de philosophie à l’éducation nationale française, Franklin Nyamsi, était imminente.
Cela aurait été le cas à Bamako, Ouagadougou, Pretoria ou Washington DC, dès lors que ces différents pays auraient estimé que, faisant face à des menaces pour leur sécurité nationale en pleine confrontation directe des blocs, ils ne peuvent plus laisser des personnes (indépendamment de leurs origines ethniques ou régionales) fragiliser leurs alliances et choix stratégiques, donc leurs intérêts directs dans le monde, à travers des rhétoriques manichéennes essentiellement conspirationnistes et belliqueuses.
C’est de ça qu’il s’agit désormais et chacun devra prendre ses responsabilités, au besoin en s’exilant vers des latitudes jugées conformes à ses convictions anti-occidentalistes ou anti-françaises.
L’époque où l’on pouvait cyniquement s’abriter derrière les libertés garanties par les démocraties occidentales – dont la liberté d’expression et de conscience – pour fustiger ouvertement leurs choix diplomatiques en se réjouissant parfois de leurs pertes sur les théâtres d’opérations…est révolue. Il en va d’ailleurs de même de leurs adversaires déclarés comme la Chine ou la Russie qui ne tolèrent aucune voix dissonante sur leur sol contre leur diplomatie expansionniste voire impérialiste, notamment en Afrique.
Ne confondons jamais les libertés individuelles dont celle d’expression que nous garantissent les lois fondamentales dans les grandes démocraties, puis nos prises de positions sur les différents forums relativement à leurs choix stratégiques et diplomatiques à l’étranger, notamment lorsqu’ils sont couverts du secret défense ou d’État.
La défense puis l’élan de solidarité que nous avons naturellement envers les libres penseurs et activistes politiques opposés légitimement à la Françafrique, requiert aussi que nous puissions leur tenir un langage de vérité.
Joël Didier Engo, Comité de Libération des Prisonniers Politiques – CL2P
http://www.cl2p.org