Il faut dire qu’entre les disparitions forcées de ses principaux opposants, les incarcérations arbitraires, la répression systématique de acteurs de la société civile, l’interdiction des manifestations, et la mainmise familiale sur les revenus tirés de la rente pétrolière…peu d’observateurs avisés, encore moins les principaux soutiens et bailleurs de fonds occidentaux de M. Déby pourraient prétendre n’avoir rien vu ni entendu des cris de souffrance des Tchadiens.
Mais rien ne change hélas!
Pire, la lune de miel entre M. Déby et les différents Présidents Français continue de plus bel au nom, nous dit-on, de la lutte contre l’insécurité dans la sous-région, pour laquelle les vies Tchadiennes semblent bien insignifiantes.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Arrestations arbitraires, torture : selon Amnesty International, la répression se durcit au Tchad
Alors qu’Idriss Déby Itno vient de se voir conforté par les promesses d’aide des bailleurs de fonds étrangers, Amnesty International dresse un nouveau bilan sévère de la situation des droits humains au Tchad.
Dans le rapport d’une cinquantaine de pages, présenté jeudi 14 septembre à N’Djamena, l’ONG déplore une dégradation notable à partir de 2015 puis avec la réélection contestée de M. Déby pour un cinquième mandat, en avril 2016. Les entraves aux libertés d’expression, de manifestation et de réunion sont, selon elle, devenues le lot commun de tous ceux qui veulent critiquer un régime fragilisé par la grave crise économique que traverse le pays depuis l’effondrement des cours du pétrole. En février, les élections législatives ont été reportées sine die. Le gouvernement a invoqué le manque d’argent pour les organiser.
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Le rapport, intitulé « Entre récession et répression, le coût élevé de la dissidence au Tchad », s’appuie sur des témoignages d’opposants, de syndicalistes et de journalistes qui ont bien souvent eu à faire à l’Agence nationale de sécurité (ANS) qui a remplacé la sinistre Direction de la documentation et de la sécurité (DRS) de Hissène Habré, le prédécesseur de M. Déby, condamné à la prison à vie par les Chambres extraordinaires africaines en avril pour « crimes contre l’humanité ».
« L’ANS possède finalement un mandat et des pouvoirs du même ordre [que la DRS] et a reproduit certaines pratiques obscures du passé, notamment les arrestations arbitraires, la détention au secret dans des lieux non officiels et la torture », écrit Amnesty International, qui rappelle qu’en arrivant au pouvoir en 1990 M. Déby s’était pourtant engagé à mettre en place « une démocratie réelle, pluraliste, garantissant toutes les libertés individuelles ».
Maintenus au secret et torturés
Les auteurs du rapport listent les principaux moyens dont use le pouvoir pour étouffer la contestation. Premièrement, l’interdiction des manifestations. « Les autorités ont eu recours à un arsenal archaïque de textes législatifs et réglementaires datant des années 1960 pour exiger une autorisation avant tout rassemblement public, puis pour refuser de l’accorder. » En deux ans, 65 associations se sont vu refuser l’autorisation d’organiser des manifestations, selon le rapport.
Deuxièmement, l’arrestation de leaders militants et leur traduction devant la justice pour « trouble à l’ordre public » ou « atteinte à l’autorité de l’Etat ». Parmi les exemples cités, celui des responsables du mouvement Lyina (« Nous sommes fatigués », en arabe) arrêtés pour avoir appelé à observer une « journée Lyina » le 10 avril, date anniversaire de la réélection de M. Déby. Le port d’un vêtement rouge devait être l’expression du mécontentement.
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Nadjo Kaïna Palmer et Bertrand Solloh Gandere ont été maintenus au secret dans les locaux de l’ANS respectivement durant seize et huit jours sans pouvoir contacter leur famille ni leur avocat, rapporte l’ONG. Les deux hommes, qui ont finalement été condamnés à six mois de prison avec sursis pour « tentative de complot et d’organisation d’un rassemblement non autorisé », affirment avoir été torturés.
Enfin, Amnesty International mentionne la restriction du droit de grève, la fermeture de l’accès à certains réseaux sociaux et le refus d’accorder à certaines associations un statut juridique qui leur permette d’avoir une existence légale. Le Mouvement d’éveil citoyen (MECI), qui vise à rassembler des syndicats, des organisations de la société civile et des partis politiques, se voit jusqu’à présent dénier le droit d’exister. Les autorités « ont dit que le MECI est un regroupement dangereux et contre-nature », explique Dobian Assingar, le porte-parole du mouvement : « Depuis l’élection présidentielle, mainmise est faite sur la société civile et même sur les partis d’opposition. »
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Amnesty International n’ignore pas que le contexte régional, marqué par la menace de Boko Haram, conduit les alliés occidentaux du Tchad à faire « moins pression au sujet des droits humains ». Dans ses conclusions, elle leur demande cependant de « condamner publiquement » les restrictions imposées par le régime. Elle attend en particulier plus de fermeté de l’Union européenne, qui a accordé une aide de 15 millions d’euros à N’Djamena pour réformer le système judiciaire.
Le rapport, comme c’est la règle, a été adressé au gouvernement. Sa réponse est attendue.
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Mais , à quoi joue franchement le président tchadien ?
C’est sûrement , la question que doivent se poser en choeur , les services secrets français , qui lui ont plusieurs fois sauvé la mise , et qui découvrent stupéfaits , la vocation de Panafricain , pourfendeur du Franc CFA , que semble avoir découvert sur le tard , leur ancien protégé et honorable correspondant . Semblant de plus en plus naviguer à contre-courant , il ne s’embarrasse pas, pour recevoir ostensiblement , l’activiste et polémiste Franco-Béninois , Kemi Seba , ou pour héberger Afrique -Média , l’équivalent pour les services français , de la radio mille collines , appelant et excitant naguère à Kigali au Rwanda , au massacre et génocide des populations Tutsis. La capitale Ndjamena , apparait au fil des ans , comme une base arrière , et un haut-lieu de dénonciation de la politique africaine de la France .
C’est en 1982 que le grand public , découvre Idriss Itno Déby, à la tête d’un impressionnant convoi de fantassins, qui viennent de chasser du pouvoir , le président Goukouni Oueddeï. Ce pilote de chasse de l’ethnie Zaghawa du Nord , formé en France , est en effet , à la tête d’une importante colonne armée , le premier à entrer dans la capitale tchadienne. L’ancien homme fort du pays , lâché par ses amis libyens , et malgré le soutien du président français , n’a pas pu faire face à la puissance de feu des hommes de son ancien lieutenant , Hissène Habré. Il n’a eu d’autres choix , que celui de traverser le fleuve , et de fuir vers le Cameroun voisin d’où il va gagnera ensuite l’Algérie .
. Hissène Habré , pour sa part , redoutant que son allié d’antan , ne se relève tel un phœnix renaissant de ses cendres , mettra quelques jours , pour s’assurer qu’il est bel bien parti , avant de venir retrouver à Ndjamena , celui dont il a fait son chef d’État major . Le nouveau maître du Tchad , en vieux renard de guerre , est littéralement bluffé , par le courage et les immenses qualités militaires de son cadet Idriss Déby . Grand stratège et tacticien , passé par les grandes écoles militaires françaises , l’homme est un taiseux , respecté de ses troupes dont il est très proche . À table , il se sert en dernier , mange sobrement et très peu .
À cette époque , on ne lui connait, en dehors du thé vert , et des cigarettes américaines qu’il affectionne , aucune addiction .
Personne , ne connait vraiment avec précision et exactitude , les causes ayant entrainé , la brouille entre Déby et son ancien “mentor” et compagnon de lutte , Hissein Habré, mais nous sommes , selon toute vraisemblance, devant un cas classique de rivalité, et de suspicion . Le pouvoir , dit-on ne se partage pas , et lorsqu’il y a, comme disent les Baoulé en Côte d’Ivoire , deux caïmans dans un même marigot , il en existe forcément un de trop . Habré soupçonne Déby de vouloir sa place , tandis que Déby lui , soupçonne Habré de voir en lui un potentiel rival , qu’il cherche à éliminer . Hissène Habré , l’accuse officiellement de tentative de coup d’État . Il s’en fuit en Libye , et le président Français , François Mitterrand , qui n’a en réalité jamais porté Hissène Habré dans son coeur , en raison d’un vieux contentieux , mais qui le soutenait par pur réalisme politique , histoire de contenir la menace Kadhafi , donne l’ordre aux services secrets , la DGSE , en l’occurrence de faciliter l’arrivée au pouvoir d’Idriss Déby . Ce dernier, est un honorable correspondant de la piscine ( autre appellation des services secrets français ) , depuis les années 1986-1987, soit la période qui correspond à son passage à l’École supérieure de guerre en France . François Mitterrand , qui a de la mémoire, déteste depuis longtemps , Hissène Habré , qui a ses yeux , n’est qu’un vulgaire tueur et violeur .
Petit retour en arrière . Hissène Habré , qui a fait un long séjour estudiantin en France , où il fût notamment inscrit à l’institut d’études politiques d’Outre-mer , et tâté à l’occasion un peu le droit, rentre au Tchad en 1972 . Il va brièvement occuper quelques fonctions dans la préfectorale , avant d’en partir et de créer sa propre formation politique le Fronlinat, et de se retirer ensuite dans le désert du Tibesti, avec des bandes armées qui lui servent d’armée. En 1974, peut avant le coup d’État du général Félix Malloum , contre le président Tombalbaye en 1975, ses hommes enlèvent et séquestrent un médecin Allemand , un coopérant français, et François Claustre , une géologue française , dont le mari , Pierre Claustre , sera enlevé le 26 août 1975, alors qu’il venait verser la rançon . Le 4 avril 1975, le commandant Galopin , un officier très apprécié des services secrets français , est froidement et sommairement exécuté , alors qu’il était l’émissaire officiel du gouvernement français , pour prendre part aux négociations , relatifs à la libération des otages . Le coopérant Marc Combe , figurant lui aussi parmi les otages , réussira à s’en fuir . Madame Françoise Claustre , à sa libération le 1er février 1977, est enceinte à la suite des viols à répétition commis sur elle par Hissène Habré. Sur conseils de son mari , elle conservera la grossesse , et donnera vie à un petit garçon . La France tient Hissène Habré , responsable de la mort du commandant Galopin . Voilà , pour l’ancien contentieux .
Il faut peut-être rappeler , que lorsque les hommes de Hissène Habré, commettent , vraisemblablement sur ordre de leur patron , ce rapt le 21 avril 1974, la France vient de perdre son président dix neuf jours plutôt . Car , le président Georges Pompidou s’est éteint le 2 avril 1974 au soir , et l’intérim de la présidence de la République est assurée par Alain Poher , le président du Sénat . François Mitterrand , qui cette année là, alors donné gagnant par la quasi -totalité des enquêtes d’opinion , perdra d’un seul point face à Valéry-Giscard d’Estaing , son jeune challenger . Il n’a donc pas oublié, cet épisode , lorsqu’il accède au pouvoir en France , et qu’il se trouve confronté au casse-tête tchadien , dont un des protagonistes est un certain Hissène Habré.
Malgré les réticences des diplomates du Quai d’Orsay ( siège du ministère français des affaires étrangères ) , François Mitterrand , Claude Cheysson , son ministres des affaires étrangères , et Jean-Pierre Cot , celui de la coopération , choisissent de soutenir économiquement Goujkouni Oueddeï, que le chef de l’État français , estime plus compatriote que son ennemi et ancien allié , Hissène Habré , dont la guérilla se bat bien sur le terrain , et qui paradoxalement bénéficie , non seulement de l’aide financière des États-Unis , mais aussi de l’appui logistique des services secrets français . Autre paradoxe : Goukouni Oueddeï, qui a été porté au pouvoir par Kadhafi , est lâché par le guide au motif des bonnes dispositions du président français , à son endroit . C’est dans ce contexte de pure folie , que Hissène Habré se saisit du pouvoir , mais en réalité, le maitre d’oeuvre de cette brillante victoire militaire , est un homme de l’ombre , et s’appelle Idriss Itno Déby .
La chute de la maison Habré.
Au début des années 1990 , le président français , va de plus en plus , montrer des signes d’agacement , et aura beaucoup de mal à dissimuler une certaine incompatibilité d’humeur , à l’endroit du président tchadien , qui ne se gêne pas le moins du monde pour critiquer le fameux discours de la Baule , du chef gaulois , appelant à plus de démocratie , de transparence et d’instauration des États de droit , de la part des dirigeants africains . Au passage , il lui fait même , une sorte de cours magistral de droit international .
L’autre réel grief , du président français , sorte de goutte d’eau qui fera véritablement déborder le vase , sera l’empiètement du président tchadien , sur les plantes -bandes de la diplomatie française , période post-guerre froide et effondrement du communisme . Je vous ai relaté, l’autre fois sur le post consacré à la chute de Mobutu , comment les États-Unis , souhaitaient , à la faveur de la fin de la guerre froide , s’inviter dans le pré-carré africain de la France , et ne désiraient plus laisser à celle-ci , l’exclusivité du rôle de gendarme de l’Afrique . Eh bien , Hissène Habré, va en faire les frais , et en être une victime collatérale .
Les Français l’accusent ni plus , ni moins d’être dans l’intervalle , devenu l’ami des Américains . Que lui reproche Paris précisément ? Eh, bien , d’ avoir tout simplement permis l’installation dans le Sud du pays , des opposants au guide libyen , autrement désignés sous le vocable de ” contrast libyens ” , en référence aux contras du Nicaragua , que le pays de l’oncle Sam soutenait , pour fragiliser le pouvoir central du Nicaragua . En agissant de la sorte , Hissène Habré a délibérément sapé l’accord , secrètement conclu quelque temps plutôt entre le président français , et son homologue libyen . Hissène Habré, ne s’est absolument pas gêné, pour monter à partir de son territoire et dans le dos des Français , une opération anti-libyenne , qui a eu pour effet immédiat , de heurter la susceptibilité de Kadhafi , en ôtant aux yeux du chef de la Jamahiriya libyenne , toute crédibilité de la parole donnée de la part du président François Mitterrand .
Ordre, est aussitôt donné à la DGSE, contre -espionnage extérieur français , de faciliter par tous les moyens disponibles et nécessaires , la prise de pouvoir d’Idriss Itno Déby à Ndjamena . En délicatesse avec son ancien allié Habré devenu son ennemi mortel , ce dernier séjourne en Libye , où il a trouvé portes ouvertes , après sa fuite de Ndjamena , où pèsent sur lui des accusations de tentative de Coup d’État . C’est Paul Fontbonne , chef de poste de la piscine ( DGSE) à Khartoum , précédemment en poste en Libye , qui est chargé de ” traiter ” Idriss Déby qu’il connait plutôt bien . Car , ce dernier qui a effectué sa formation de pilote de chasse dans une des meilleures écoles militaires de l’hexagone , est un honorable correspondant des services secrets français , depuis au moins 1986, comme on l’a vu plus haut . Le colonel Kadhafi , mis dans le coup par Paris qui pour se faire pardonner le caresse dans le sens du poil , fait convoyer sous très haute escorte , jusqu’au Soudan, Idriss Déby , qui y rejoint le chef- espion Français . Les deux hommes , aidés par des images satellites de l’armée française , qui les renseignent en temps réel, sur le moindre mouvement de la garde rapprochée du président tchadien , que Déby connait bien et presque par coeur , pour avoir officié comme conseiller à la présidence , en charge de la défense et de la sécurité, mettent rapidement au point un plan d’attaque . Car, le temps presse , et il faut vite agir , histoire de profiter au maximum de l’effet surprise . Si les ” contras “libyens , venaient à parachever leur installation plutôt , les choses deviendraient alors autrement plus compliquées voire impossibles .
En moins d’une semaine de combats éclairs , Idriss Itno Déby , appuyé par les services secrets , et usant de ses immenses qualités de fin tacticien et d’homme de guerre , parvient à chasser son ancien allié du pouvoir , en décembre 1990. Car, la guerre , c’est ce que sait faire avant toute chose , Idriss Déby . On a même l’impression , qu’il est fait uniquement pour ça , et qu’il ne sait faire que ça. Or, l’homme , comme on le découvrira au fil des ans , est aussi un redoutable négociateur , et peut à l’occasion se monter , fin diplomate et grand charmeur , n’hésitant pas à manier l’arme de la séduction , quand il s’aperçoit que le rapport de force joue en sa défaveur . Mais , il est tout autant capable de pousser son avantage , quand il sait détenir les bonnes cartes . Et les Français , qu’il a longtemps caressés dans le sens du poil , vont parfois l’apprendre à leurs dépens .
Quand il est attaqué en son palais , et qu’on l’informe que les hostilités sont conduites par Idriss Itno Déby son ancien chef d’Éta major, Hissène Habré avoue aux siens savoir sa chute “inéluctable et inexorable “. Aussi , lance-t-il un grand mouvement de ratissage de la banque centrale , ainsi d’ailleurs que de toues les autres banques de la capitale , au titre dit-il , de l’effort de guerre . On murmure le chiffre de sept milliards de dollars américains . C’est vraisemblablement , muni de ce pactole , que les Américains l’exfiltrent jusqu’au Cameroun , où beaucoup d’encre va couler , du fait de cet argent , mais j’y reviendrai plus longuement dans un autre post district et bien détaillé. Il emporte l’avion présidentiel , et un téléphone satellite crypté par les services secrets américains . En à peine une journée à Maroua , ( Extrême-Nord Cameroun ) , les hommes d’Habré, en fuite , vont montrer leurs talents d’égorgeurs professionnels , en tranchant la gorge à plusieurs commerçants et opposants tchadiens , qui avaient trouvé asile au Cameroun . Là aussi , ça fera l’objet d’un post particulier .
Retour à Ndjamena .
Idriss Déby , s’installe au palais présidentiel , dont il connait chaque coin et recoin par coeur , pour y avoir travaillé un temps sous Habré,comme conseiller chargé de la défense et de la sécurité. Il emmène dans ses bagages , Paul Fontbonne , le chef de l’antenne des services secrets français au Soudan . Ce dernier , devient une sorte de protecteur pour lui , et prend ses quartiers à la présidence comme conseiller spécial du président . Personne ne peut accéder à Déby , sans son aval . Il filtre toutes les demandes d’audience , ainsi que les nombreuses demandes d’interviews des médias locaux et internationaux . La première déclaration publique , du nouveau président à destination de ses compatriotes , sera : ” Je ne vous apporte ni or ni argent , mais la démocratie .”
Côté français, l’ambassadeur français en poste à Ndjamena , au moment de la déchéance d’Habré, fera les frais du courroux du président Mitterrand , qui le limoge sans ménagement ni affectation nouvelle . Il lui est reproché, d’avoir laissé aux américains , l’exclusivité de l’évacuation des opposants au colonel Kadhafi , vers le Kenya . Or, les termes de l’accord secret , passé entre le président français , et son homologue libyen , stipulaient que la France devait s’assurer , que possibilité puisse être donnée , aux opposants au colonel Kadhafi , de choisir librement de retourner en Libye , moyennant promesse d’impunité , ou de se faire évacuer vers le Kenya , sans l’autre option .
François Mitterrand , pour remplacer l’ancien ambassadeur , nomme Yves Aubin de La Messuzière .
À suivre …