La justice française dira le 5 décembre prochain si elle autorise ou non l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso.
En effet, la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris a une nouvelle examiné mercredi après-midi la demande d’extradition formulée par Ouagadougou dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998.
L’audience a été marquée par les réquisitions de l’avocat général qui s’est déclaré favorable à l’extradition de François Compaoré.
D’après l’avocat général, les documents fournis par l’état burkinabé à la justice française contiennent des éléments à charge contre François Compaoré.
De plus, toujours selon l’avocat général, le Burkina Faso a fournit toutes les garanties afin que les droits de François Compaoré soient respectés en cas d’extradition.
Anta Guissé, avocate du Burkina Faso, est satisfaite.
“Nous étions confiants dans le fait que, en fournissant les éléments qu’il y avait dans le dossier, en répondant aux questions, il n’y avait pas de raison qu’il y ait un avis défavorable du parquet. Il avait demandé des informations complémentaires lors de la précédente audience, il a eu ces informations complémentaires. Pour l’avocat général, cela permet de répondre à toutes les questions qu’il se posait, les conditions d’extradition sont réunies”, a déclaré l’avocate.
Ce n’est pas du tout l’avis de Pierre Oliver Sur, l’avocat de François Compaoré qui s’est emporté durant l’audience contre la justice burkinabè.
Pour lui, les documents fournis à la justice française ne prouvent rien, et pire, certains sont des faux.
Il accuse un juge d’instruction burkinabè d’avoir commis des faux en écriture, et va porter plainte à Paris, à la fin de cette instruction.
“Nous avons des faux du juge d’instruction burkinabé, par exemple tel témoin qui dit “j’ai vu des hommes masqués” et le juge rajoute dans son PV de synthèse “ils étaient masqués et ils avaient des armes”, faux en écriture, c’est criminel, le juge d’instruction burkinabè risque la cour d’assises ici à Paris puisque bien évidemment je déposerai plainte”
Pour Anta Guissé, l’avocate du Burkina Faso, ces accusations sont sans fondements.
Les juges de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Paris ont donc deux mois pour examiner tous les documents fournis par l’état burkinabé.
Source : bbc.com