L’ex-député gabonais arrêté en août 2016 est en détention “illégale” en raison de l’absence de procès depuis plus de deux ans, estime l’ONG Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) dans un communiqué publié lundi.
La détention depuis 28 mois de M. Bertrand Zibi Abeghe “est aujourd’hui clairement illégale”, estime ACAT.
Au Gabon, la durée de détention préventive est d’un an en matière criminelle, et de six mois en matière correctionnelle.
Les cas de détention préventive dépassant la norme légale sont récurrents au Gabon pour nombre de prisonniers, ont indiqué plusieurs avocats à l’AFP, tout en dénonçant les conditions de détention.
Bertrand Zibi, ex-député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), avait démissionné du PDG en juillet 2016, un mois avant la présidentielle.
Il a été arrêté le 31 août 2016, au moment des violences post-électorales ayant suivi la proclamation des résultats contestés de l’élection présidentielle.
Le 25 septembre 2017, la justice avait indiqué à M. Zibi qu’il était poursuivi pour “détention illégale d’une arme à feu”, indique l’ACAT.
Les activistes gabonais et l’opposition mentionnent régulièrement le nom de M. Zibi parmi ceux qu’ils identifient comme “prisonniers politiques”. Le pouvoir a toujours démenti cette formule.
Un autre détenu est souvent cité par l’opposition comme étant enfermé pour des raisons politiques: Landry Amiang Washington, un cyber-activiste arrêté mi-août 2016 pour “outrage au président de la République”.
Autre figure régulièrement citée, le blogeur Hervé Mombo, arrêté le 31 août 2017 après avoir projeté des “vidéos et messages d’incitation à la révolte contre les autorités de l’Etat”, selon l’ex-procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong.
En septembre 2017, Frédéric Massavala et Pascal Oyougou, militants de l’opposant Jean Ping, ont été inculpés pour respectivement “provocation directe à un attroupement non armé” et “plan de déstabilisation”, après un appel de M. Ping au soulèvement populaire.
Un comité “pour la libération des prisonniers politiques”, soit 29 détenus dits “politiques”, a été créé en janvier 2018.
Source: VOA Afrique