Sources: Gabonactu.com et RFI
Le Dr Sylvie Nkogue-Mbot, activiste et syndicaliste très connu serait détenu dans les services de la contre-ingérence plus connue sous l’appellation B.
Très connu pour avoir défendu avec fougue les droits des employés de l’ex Hôpital pédiatrique d’Owendo (HPO) et de l’ensemble des salariés remerciés des hôpitaux de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale) aurait été arrêté vendredi dernier, le Dr Sylvie Nkogue-Mbot aurait participé à la rédaction d’un rapport sur les crimes commis par le pouvoir lors des violences post-électorales.
Au Gabon, on est sans nouvelles de Mme Sylvie Nkoghe-Mbot, médecin, pédiatre et président de l’ONG Hippocrate, depuis le jeudi 6 octobre. Elle avait recueilli témoignages et constats des violences post-électorales avec photos de blessés et clichés de personnes décédées. Elle est la co-rédactrice d’un rapport qui a été remis à Maitre Altit qui instruit un dossier devant la Cour pénale internationale (CPI) pour le compte de Jean Ping.
Sylvie Nkoghe-Mbot a été arrêtée, jeudi, à l’hôpital d’Instruction militaire alors qu’elle poursuivait ce travail de constats.
La famille de Sylvie Nkoghe-Mbot est très inquiète. Dominique Nkoghe, sa sœur, est persuadée qu’elle est détenue depuis cinq jours au B2, la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire.
« Je le sais, quelqu’un sur place me l’a dit », affirme-t-elle. Samedi, puis lundi, elle s’est rendue au B2 avec quelques affaires, du linge et de la nourriture, mais à chaque fois, c’est la même réponse, à savoir, aucune visite n’est autorisée.
Pour Maître Eric Moutet, un des défenseurs de Sylvie Nkoghe-Mbot, le lien entre l’arrestation et la mise au silence de sa cliente ne fait aucun doute. Elle se savait dans le collimateur des Services gabonais et son seul tort est d’avoir enquêté sur les violences post-électorales commises par les forces de l’ordre et la garde républicaine, photos et témoignages à l’appui qui seront très vite déposés sur le bureau des juges de la CPI.
« Tout laisse à penser qu’il y a effectivement un rapport, ne serait-ce que la manière et le lieu de son interpellation puisque c’est à l’occasion, encore une fois, de ses constats qu’elle mène maintenant depuis plusieurs semaines, avec un rapport qui a circulé et qui sera utilisé évidemment à la Cour pénale internationale. On peut comprendre la crainte des autorités. C’est un des documents qui sera utilisé par le confrère Emmanuel Altit qui est en charge du dossier CPI pour le président Ping », a-t-il déclaré à RFI.
Le procureur de la République de Libreville était injoignable, ce lundi.
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)