Cette manœuvre d’intoxication de la dictature d’Ali Bongo circule dans les réseaux depuis quelques jours… Comme si le tyran sanguinaire gabonais voulait ainsi atténuer le tollé international que provoquera la confirmation attendue de son coup de force électoral par la cour constitutionnelle présidée par sa belle mère.
Quelque soit la décision rendue par cette Cour constitutionnelle à sa botte, M. Ali Bongo doit être poursuivi devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour les massacres des populations civiles perpétrées au Gabon par ses forces de sécurité et sa milice.
Aucune raison ne justifierait qu’il échappe à une condamnation, quand d’autres pour bien moins que cela ont été transférés nuitamment à la Haye. Ce devra être et ce sera une des principales revendications de notre organisation et de tant d’autres dans les prochains mois.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Gabon: pour le camp Bongo, le recours de l’opposition est «incomplet»
Au Gabon, le camp d’Ali Bongo contrattaque : le président du comité juridique de campagne du candidat Ali Bongo, Ali Akbar Onanga Y’ Obegue, affirme avoir déposé ce mercredi devant la Cour constitutionnelle sa réponse au recours de Jean Ping. L’opposant demande un recomptage des voix pour la province du Haut-Ogooué où Ali Bongo a réalisé un score de 95 % des voix avec un taux de participation de près de 100 %.
Dans son mémo de réponses, le pouvoir fait remarquer à la Cour que le dossier de l’opposition est incomplet. Il y a seulement 174 procès-verbaux sur les 297 bureaux de vote dans le Haut-Ogooué. Certains de ces PV sont illisibles, on a des doutes sur leur authenticité, souligne Ali Akbar Onanga Y’ Obegue, le président du comité juridique du candidat Ali Bongo.
Sur le principe, ajoute le juriste, le pouvoir ne s’oppose pas à un recomptage, mais seulement sur la base des PV de la Commission électorale nationale autonome et permanent (Cénap). Pas question non plus d’accepter la présence des représentants des candidats et d’experts internationaux, c’est contraire à la loi.
Le taux de participation remis en cause par l’opposition
D’autre part, le camp d’Ali Bongo relève des cas de fraudes dans plusieurs localités du pays. Mais avant tout cela, insiste Ali Akbar Onanga Y’ Obegue, « nous faisons remarquer qu’en se proclamant président élu, Jean Ping a violé l’article 3 de la Constitution qui interdit à quiconque de s’attribuer l’exercice de la souveraineté nationale. Il doit donc être sanctionné. Sa demande doit être jugée irrecevable. »
« En quoi se proclamer vainqueur d’une élection constitue-t-il un exercice de souveraineté ? », répond Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de Jean Ping. « Avec nos 174 procès-verbaux, nous pouvons déjà prouver qu’il y a eu 11 000 abstentions sur 44 000 électeurs. On est loin d’un taux de participation de près de 100 %. Nous appelons la Cour au sens des responsabilités. »
■ Les militants pro-Bongo se font entendre
Plusieurs centaines de militants pro Ali Bongo se sont rassemblés mercredi dans l’après-midi dans le quartier d’Akébé, un quartier populaire de Libreville. Une marche qui s’est déroulée sans heurts avec un message à l’adresse des partisans de Jean Ping.
Sur les visages, la détermination, l’inquiétude aussi : « Moi, je suis là avec mes frères et sœurs parce que nous soutenons Ali Bongo Ondimba. C’est notre président. Malheureusement, on se fait attaquer par des gens de Monsieur Ping. On est obligés de cacher nos gadgets. Mais Ping et ses personnes avec leurs vêtements de campagne, ils ne sont pas attaqués. S’il s’agit de casser de gauche à droite, ce n’est pas ça la solution ». Et Steeve montre son tee-shirt aux couleurs d’Ali Bongo qu’il préfère cacher sous sa chemise.
Parmi les manifestants, Brice Laccruche Alihanga, coordinateur national de l’ensemble des associations qui soutiennent Ali Bongo : « Nous avons été appelés par nos frères d’Akébé qui nous ont dit, c’est assez. Nous en avons marre d’être stigmatisés. Nous en avons marre d’être menacés alors que nous sommes partie prenante de ce pays, nous sommes des Gabonais comme les autres. Nous avons juste voté pour un candidat et nous assumons. Il y a un arbitre, ce n’est pas nous l’arbitre qui a dit “au Haut-Ogooué, tant de pourcentage” ».
Pour Olga, ce rassemblement est aussi l’occasion d’adresser un message à l’opposition : « Dites à Ping que nous, on veut la paix. On n’a pas besoin de faire des cassures jusqu’à faire tout ce qui s’est passé. Nous ne sommes pas d’accord. On a toujours vécu dans la paix et on veut la paix. C’est tout. »
Par RFI Publié