Que doivent faire une opposition et partant un peuple qui sont systématiquement spoliés dans leurs choix électoraux et leurs richesses depuis un demi siècle?
S’y résigner et subir la mort dans l’âme le coup de force électoral de l’autre héritier de la dynastie Bongo?
Ou prendre leur destin en mains à travers une grève générale et pacifique dans un pays où l’économie profite exclusivement au clan des Bongo?
La communauté internationale tient seule le vrai dénouement à cette crise post-électorale.
Hélas….
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Gabon : l’opposition appelle à la grève générale contre la réélection d’Ali Bongo
Le Monde.fr avec AFP Le 05.09.2016
Le chef de l’opposition gabonaise, Jean Ping, a lancé lundi 5 septembre un appel à la grève générale pour protester contre la réélection du président Ali Bongo, qu’il a qualifiée de frauduleuse.
M. Ping, qui s’est autoproclamé président du Gabon vendredi soir, déclare dans un communiqué publié sur son site Internet que le combat n’est pas terminé, bien que le calme soit revenu dans les rues de la capitale après de violentes émeutes la semaine dernière. Dans ce communiqué adressé à tous les Gabonais, l’opposant demande à ses compatriotes de ne pas faire usage de violence mais de résister en bloquant l’économie du pays.
Lire aussi : Jean Ping s’autoproclame président du Gabon
La vie a repris lundi au Gabon dans un calme précaire après une paralysie totale de l’économie due à l’élection présidentielle du 27 août et aux violences meurtrières accompagnées de pillages massifs qui ont suivi l’annonce contestée de la réélection du président Ali Bongo Ondimba.
A Libreville, le centre de la capitale a retrouvé son animation habituelle, mais les habitants doutent que la crise post-électorale soit achevée. Les banques, fermées depuis bientôt une semaine, ont rouvert, alors qu’une pénurie de liquidités commençait à se faire sentir dans la capitale. Les taxis collectifs circulaient de nouveau.
Après l’explosion de violence mercredi dernier après la proclamation des résultats officiels provisoires, les Gabonais qui le peuvent veulent reconstituer un stock de nourriture avant la prochaine étape du processus électoral : la proclamation par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs du scrutin à un tour du 27 août. « Ça va chauffer grave », prédit André, exprimant une opinion largement répandue.
Le pouvoir refuse tout recomptage général des voix
Dénonçant des fraudes massives, le camp de M. Ping réclame un recomptage des voix bureau de vote par bureau, particulièrement dans la province du Haut-Ogooué – fief de la famille Bongo – où la participation officielle a dépassé 99 % avec plus de 95 % des suffrages pour le président sortant.
Selon les résultats officiels provisoires, M. Bongo a recueilli 5 594 voix de plus que M. Ping, un ancien cacique du régime d’Omar Bongo, qui a dirigé le Gabon pendant quarante et un ans, jusqu’à sa mort en 2009. L’élection de son fils Ali avait alors déjà été violemment contestée.
Le pouvoir refuse tout recomptage général des voix, arguant que la loi électorale ne le prévoit pas, et invite l’opposition à se tourner vers la Cour constitutionnelle. De source diplomatique, le délai court jusqu’à jeudi 16 heures. L’annonce officielle de M. Ping sur ce point est toujours attendue. Mais une partie de ses partisans rejettent cette option, jugeant la Cour totalement inféodée à la présidence.
Les diplomates à Libreville encouragent M. Ping à déposer son recours, au moins pour laisser quelques jours de plus aux tractations souterraines en cours entre les protagonistes, dont l’objectif est d’éviter que le Gabon ne sombre dans le chaos.