L’Union africaine appelle au « respect de l’ordre constitutionnel » au Gabon. Dans un communiqué assez court, le président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a également annoncé qu’une mission « d’information et d’écoute se rendrait rapidement » à Libreville. Une déclaration qui intervient alors que la modification d’un article de la Constitution gabonaise pour pallier l’absence du chef de l’État Ali Bongo Ondimba, hospitalisé depuis le 24 octobre, fait polémique.
C’est la première prise de position de la communauté internationale depuis que la polémique a éclaté au Gabon. Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat se dit « préoccupé par certains développements en rapport avec la situation sanitaire du chef de l’Etat ». Avant de réaffirmer « l’indéfectible attachement de l’UA au strict respect de l’ordre constitutionnel ».
Les termes sont « précautionneux », mais « choisis », commente une source au sein de l’organisation panafricaine. En clair, si nulle part on ne mentionne la décision récente de la Cour constitutionnelle gabonaise d’ajouter un alinéa à l’article de la constitution qui organise la vacance de pouvoir en l’absence d’Ali Bongo, c’est bien cette polémique qui motive la mise au point de l’Union africaine.
« L’incapacité ou la vacance du pouvoir sont prévues par la constitution gabonaise », commente un diplomate à l’Union africaine. « Toute dérive par rapport à l’application de cette prérogative serait considérée comme une violation de la loi fondamentale », selon cette source.
D’ores et déjà, l’Union africaine prévoit de dépêcher une mission d’information à Libreville dans les prochains jours. Une mission qui pourrait être conduite par le président de l’organisation continentale en personne.
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Vers la fin de la dynastie Bongo ?
Alors qu’un grand flou règne sur l’exercice réel du pouvoir au Gabon, privé de son président depuis plusieurs semaines, la famille Bongo montre qu’elle veut tenir malgré tout. Mais jusqu’à quand ?
Cela fait presque trois semaines qu’Ali Bongo Ondimba, le président du Gabon, est hospitalisé à Riyad en Arabie Saoudite, après selon certaines sources, un accident vasculaire cérébral survenu fin octobre.
Pour l’instant, et selon le gouvernement gabonais, l’état de santé du président s’améliore et il n’y a pas de vacance du pouvoir. Depuis 1967 jusqu’à aujourd’hui, le poste de Chef de l’Etat au Gabon n’a été occupé que par une seule famille, celle des Bongo : d’abord avec Omar Bongo durant 42 ans puis avec son fils Ali depuis 2009.
Cependant, pour l’analyste politique camerounais Louis Kemayou, si la question de la succession devait de nouveau se poser, alors il est probable que “la dynastie des Bongo” prenne fin avec Ali Bongo.