Il faut désormais veiller à ce qu’il y ait peu ou pas de “trahison” dans les rangs de la coalition de l’opposition au Gabon.
En effet un dictateur dit “panafricaniste” en Afrique centrale a cette particularité non seulement de réprimer et parfois de tuer ses opposants, mais aussi – quand il ne peut pas y procéder directement du fait de la surmédiatisation de la crise comme au Gabon – il les affame lentement et doucement, jusqu’à ce que ceux-ci ne soient contraints à un choix unique: celui de la reddition gouvernementale ou de la mort.
Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Election d’Ali Bongo au Gabon: Jean Ping reste ferme face aux diplomates
Par RFI
Au Gabon, alors que Ali Bongo Ondimba a fait appel au dialogue et à l’unité lors de son investiture mardi 27 septembre, l’opposant Jean Ping conteste toujours les résultats. Le candidat malheureux à la présidentielle a rencontré les ambassadeurs de France, des Etats-Unis, de l’Union européenne ainsi que le représentant spécial de l’ONU en Afrique centrale.
Dans cette allocution en ouverture de la réunion, l’opposition l’a répété : pas question de reconnaitre Ali Bongo Ondimba comme président et son premier mandat se termine le 15 octobre. Pas question non plus de cautionner des « arrangements d’arrière-boutique », une référence au gouvernement d’union évoquée par le pouvoir.
Dans son discours, l’opposition a estimé que « viendra le temps de la réconciliation, qui passera par le dialogue. Mais tant que la vérité des urnes ne sera pas restituée, rien de cela ne sera possible ou tenable ». Jean Ping appelle toujours les Gabonais à la « mobilisation et la vigilance », peut-on lire dans un communiqué de l’opposition, malgré l’investiture d’Ali Bongo Ondimba.
Plusieurs personnalités d’opposition se sont d’ailleurs exprimées pour conforter cette position. Selon des participants, les diplomates ont rappelé leurs positions officielles, sachant que la réélection d’Ali Bongo avait été accueillie froidement par plusieurs chancelleries.
Chercher une issue politique
Les ambassadeurs ont à nouveau invité l’opposition à chercher une issue politique. « C’est difficile de leur demander d’aller plus loin. Ce ne sont pas des Etats. Ils consulteront leur hiérarchie et de nouvelles rencontres se tiendront », confie un témoin.
Jean Ping est resté sur la même ligne : dire non au dialogue et refuser le fait accompli. « La communauté internationale a poussé pour qu’il y ait un recours à la Cour constitutionnelle, à elle de prendre ses responsabilités », indique un participant.
« C’est l’impasse », conclut une source, ajoutant que le camp de Jean Ping « doit persévérer, rester uni dans cette phase de débauchage ». En effet, l’opposition voit ce gouvernement d’union comme une tentative d’Ali Bongo pour la diviser.